Gareth Greenall, plus connu sous le nom d’Audio, fait partie des grandes têtes de la scène Drum & Bass après plus de quinze ans de carrière. Actuellement chez RAM Records, le DJ anglais continue d’alimenter avec talent le genre Neurofunk et propose continuellement de la nouveauté avec, par exemple, la création du duo Killbox avec Ed Rush. Samedi 4 novembre, il jouera en solo à la nouvelle Get In Step : l’occasion de revenir avec lui sur sa longue et riche carrière.
TU ES désormais un des artistes les plus influents de la scène Neurofunk internationale. quels artistes ont inspiré le début de ta carrière ?
Edrush & Optical, Bad Company, Konflict, Dom and Roland, Fierce, Trace et beaucoup d’autres… Tout ce mouvement technologique de la fin des années 90 a vraiment attiré mon attention. Il n’y avait jamais eu de D&B comme ça. C’était au début beaucoup plus influencé par le Reggae, plus Techno, plus industriel. C’est ainsi que j’ai commencé mon périple.
tu as grandi dans une Angleterre bercée par le rythme des rave parties. En tant qu’artiste de musique underground, cela t-a-t-il inspiré ? Avez-tu pris part au mouvement ?
Oui, beaucoup ! Moi et tous mes amis organisions de petites fêtes dans des entrepôts désaffectés. Une fois, on a même fait ça dans un abattoir.
Comment as-tu eu l’idée de cette union avec Ed Rush pour créer Killbox ?
Nous sommes amis depuis longtemps et j’ai évidemment beaucoup travaillé sur Virus il y a quelques années, donc il y a toujours eu une forte relation entre lui et moi. Quand Bad Compagny est revenu, ils ont lancé un show à Fabric où Ben et moi jouions en B2B. On a passé un si bon moment que nous avons décidé d’aller plus loin et c’est ainsi qu’est né Killbox.
Qu’est-ce qui différencie musicalement Audio de Killbox ?
La matière que l’on travaille avec Killbox est évidemment similaire à ce que je fais en solo mais la plus grande différence réside en les idées et les textures qu’apportent Ed Rush. Ce sont des outils que je ne pourrais jamais trouver seul. Il emmène vraiment les tracks dans des univers nouveaux.
Comment arrive-t-on à se renouveler après quinze ans de carrière ?
Je pense que c’est la passion pour la musique qui me maintient en vie. Je ne me lasse jamais d’entendre un bon son pour la première fois ou de sortir un mix de malade en club. Au fond de moi, j’ai l’impression d’avoir 16 ans ! (rires)
L’Angleterre est le berceau de la Drum & Bass. Qu’est-ce que cela a changé dans ta carrière par rapport à celles d’artistes, d’autres pays ?
C’était peut-être le cas il y a quelques années mais je pense que la D&B est vraiment mondiale, désormais. Les autres pays ont des scènes presque aussi vieilles que l’Angleterre ! Tout le monde contribue à cette culture qui est incroyable.
En quoi ton arrivée à RAM Records a influé sur ta situation ?
Je pense que je dois diffuser ma musique à un public plus large. Faire et jouer de la Drum & Bass brute demande un travail minutieux et attentif à l’attention d’un nouveau crowd ou vous pouvez l’effrayer. Et, en plus et évidemment, je dois m’inscrire dans une liste d’artistes qui se doit de correspondre à peu de labels.
Y-a-t-il un jeune artiste Neurofunk que tu apprécies et que tu aimerais nous faire découvrir ?
Aggressor Bunx (NDLR : retrouvez notre interview d’AB ici), Malux ou Signal produisent des trucs incroyables. Ils prennent la musique à cœur comme personne.
Depuis le début de ta carrière, tu as pu voir la Bass Music évoluer. Qu’est ce qui a changé depuis quelques années ? Comment vois-tu l’évolution de la scène ?
En général, la musique, la mode et la culture sont en constante évolution et ont toujours cet aspect éphémère : « ce qui est cool aujourd’hui ne le sera pas demain ». Dans dix ans, le phénomène se répétera encore. Le truc qui change réellement la donne, c’est la technologie. Je ne veux même pas essayer de deviner où on en sera dans le futur !
Audio se produira samedi soir à la prochaine Get In Step au Trabendo (Paris), aux côtés de June Miller, 1991, Zorel et Boneyard. Billetterie disponible ici.