Pour cette édition 2017, l’Imagination Festival a décidé de sortir le grand jeu ! Pour fêter ses 10 ans, ce n’est pas moins de 9h de son, 3 salles dédiées et 34 artistes – dont Headhunterz, Pendulum, Noize Suppressor – qui vous attendaient au Parc des expos de Prague le 24 novembre dernier. Les amateurs de hardcore, de hardstyle et de toutes les déclinaisons de drum and bass ont été comblés avec le plus gros line-up de l’histoire du festival ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on est aussi heureux que courbaturé après l’avoir vécu. On vous détaille pourquoi sans plus tarder !
Ouverture des portes, 20h
Ouverture des portes de l’Imagination Festival, laissant aux plus impatients le temps de faire chauffer leurs gambettes avec des artistes locaux tels que PMDR, Manene ( à ne pas confondre avec Mamène de Lorenzo ) ou encore Upfockerz. Le festival étant divisé en 3 salles, il était aisé de se retrouver d’un univers à l’autre : l’une était dédiée à la violence des kicks hardcore et hardstyle, la Devastator Stage ( Autant dire qu’avec un nom pareil on en sort pas indemne ), la seconde accueillait les artistes neurofunk et jump up avec un magnifique ring et son sigle “K.O.”, la Knockout Stage. Enfin, celle que l’on pourrait appeler la “main stage” drum and bass, l’Imagination Stage. Le tout agrémenté d’un lightshow dédié et soigné sur chaque stage tout en ayant un soundsystem aux petits oignons grâce à son calibrage clair et propre, un vrai régal.
Le commencement, 22h30
Rentrés aux alentours de 22h30, nous avons débuté avec la seconde demi-heure de Document One et sa drum and bass classique aux sonorités liquid, suivi par Bensley et sa drum pointue, bien exécutée mais pas assez punchy à notre goût. S’en suit Mollie Collins, l’agréable découverte et touche féminine drum and bass et enfin Da Tweekaz, qui rayonnaient par leur hardstyle énergique et envoûtante. Nous avions été agréablement surpris par leur prestation, et encore plus pendant leur bootleg de Games of Thrones qui a uni la foule pour n’émettre qu’un son, celui du générique. Le duo norvégien sait comment prendre soin de son public et cela faisait plaisir à voir !
- Bensley
- Mollie Collins
Un SET AU-DESSUS DE NOS ATTENTES, 00h00
Il est l’heure de l’un des très attendus headliners de la soirée : Headhunterz ! Dès les premières notes, pas le temps de niaiser : on s’en prend plein les oreilles ! Le Néerlandais, par son enthousiasme et son énergie débordante, est bien décidé à fêter son retour sur les devants de la scène hardstyle comme il se doit. Et c’est en balançant des tracks toutes aussi énervées les unes que les autres que nous l’avions bien compris. Quel bonheur de le voir jouer et s’exprimer sur ses plus grands hits tels que Colors, DragonBorn ou encore Destiny ! L’artiste n’a d’ailleurs pas hésité à sauter plusieurs fois dans la fosse ou à venir contre les barrières à la rencontre de son public. Une énergie ultra communicative qui fait de lui un vrai showman. Avec une prestance inégalable et un set hardstyle euphorique diablement puissant, Headhunterz nous a totalement conquis et ce ne sont pas les festivaliers dans la salle qui diront le contraire. Merci milles fois Headhunterz pour ce moment inoubliable.

Headhunterz
Après cette prestation de haute voltige, direction la Knockout Stage avec un véritable second coup de coeur pour le set de DJ Levela. À la croisée de la neurofunk et de la jump-up, ce dernier a su proposer une heure de set terriblement dynamique, au style unique et saccadé ! Une très belle surprise qui a su nous faire bouger même si son style était difficilement descriptible. Nous avions été si absorbés que le set de Pendulum, qui se déroulait en même temps sur l’Imagination Stage, nous paraissait plutôt fade. Que les fans du légendaire groupe de drum and bass se rassurent, El Hornet de Pendulum a tout de même délivré un DJ Set de qualité en reprenant les grands classiques qui ont fait le succès du groupe tels que Witchcraft, Tarantula ou encore le remix de Voodoo People de The Prodigy, le tout servi par une ambiance de folie prodiguée par la foule enthousiaste d’entendre ces grands classiques de la drum.
Un B2B d’anthologie, 02h00
C’est le moment pour deux gros mastodontes de la drum and bass d’entrer en scène pour 1h de B2B d’anthologie concernant cette édition de l’Imagination Festival : Black Sun Empire vs State of Mind ! C’est LE point culminant de la soirée pour les amoureux de la neurofunk. Après avoir enchaîné Tarkin de Pythius, Carterpillar ou le fameux Pull the Trigger, symbole même de ce B2B, ce fut clairement l’un des plus meilleurs B2B que nous avons eu l’occasion de voir cette année : une véritable prouesse technique et un raz-de-marée de drum and bass salvatrices s’est déversé à l’Imagination Festival. En 1 mot : Puissant. Un B2B que l’on aimerait revoir plus souvent et sans modération.
Un petit tour sur la Devastor Stage juste avant la fin du set de Miss K8 qui apporte avec elle sa hardcore dynamique mais quelque peu monotone. Elle réussit tout de même à mettre le feu à la salle grâce aux titres hardcore les plus populaires du moment mais pourrait sembler être une petite déception pour les connaisseurs du genre désireux d’un set plus recherché. Sans vraiment laisser le temps aux différents sons de s’installer, elle enchaîne les hits en allant directement aux kicks, pas de temps à perdre !
Arrive ensuite sur cette même stage l’emblématique italien de la hardcore : Noize Suppressor. Chaud bouillant et survitaminé, on se laisse vite séduire par son set dansant et jovial. Une hardcore très accessible qui plait même aux moins initiés. Ce fut également l’occasion de voir en live sa dernière release, “Disco Ballz”. Après tant d’années d’activités, on a pu voir que Noize Suppressor reste toujours l’un des piliers de la scène hardcore mondiale.

Noize Supressor
Malgré le passage de Destructive Tendencies, d’autres pointures de la hardcore, notre coeur s’est dirigé vers la mainstage où Zardonic allait commencer son show. Après une rapide introduction, la salle est plongée dans l’obscurité jusqu’à l’arrivé du métalleux Vénézuélien. Comme à son habitude, il commence son set avec une énergie débordante en hurlant de toutes ses forces, au cas où le public se serait endormi à 4h du mat. C’est alors qu’il commence à nous balancer l’un de ses plus gros hits Against All Odds, si spécifique mélangeant le métal à la drum and bass. S’en est suivi son remix de Bitemark très rapide qui a fini de mettre la foule à l’unisson. Une ambiance électrique qui n’est pas descendue en rythme une seule fois tout au long du set, se terminant même sur une touche hardcore, toujours plus. Zardonic, c’est très physique ! Les fans du DJ et de sa particularité à mélanger métal et drum sont quand même légèrement restés sur leur faim, espérant qu’il passerait d’autres de ses sons qui lui sont si caractéristiques mais qui auraient sûrement trop tranché avec le reste des artistes de la soirée. Néanmoins, son set était très énervé et sans un seul temps mort. Ce qui nous a donné l’impression que son passage n’avait duré que quelques minutes au lieu d’une heure.
- Miss K8
- Zardonic
Petite pause bien méritée avant d’enchaîner sur Sickest Squad. Pas aussi accessible que Noize Suppressor ou que Miss K8, le duo italien a ravi les fans de gabber, de frenchcore et autre sous-genres de hardcore tout aussi rapides. Tout de suite après et pour finir la soirée du Devastator Stage, Estasia nous a donné une belle performance, mélangeant l’uptempo hardcore à quelques titres hardtek. Autant dire que les danseurs du Hakken étaient au rendez-vous et s’en donnaient à cœur joie.
C’est cependant sur la mainstage que nous avons décidé de finir la soirée grâce aux “douces” sonorités crossbreed du duo Hallucinator. Rien de tel qu’un savant mélange drum / hardcore pour terminer en beauté. Les deux DJs nous ont paru un peu endormis au début du set en nous passant quelques sons neurofunk. Mais tout a changé lorsqu’ils ont mis Raise Your Middle Finger, un de leurs titres phares crossbreed. Et là, la machine était lancée… 30 dernières minutes infernales où tout va très vite et où tout est très sale, avec des kicks toujours plus imposants et des rythmes infernaux, on ne savait plus bien où donner de la tête.
CONCLUSION
Une conclusion énervée d’une soirée très énervée. Une magnifique surprise pour un festival avec une ambiance vraiment particulière où l’on avait l’impression que tout le monde se connaissait, une ambiance familiale, joviale et en aucun cas sombre ou malsaine comme pouvait le laisser penser le line-up. Les stages étaient vraiment très soignés, servis par un soundsystem d’exception, de très beaux visuels et une déco qui vaut le détour. L’Imagination Festival n’a malheureusement pas fait énormément de bruit en France et pourtant, il vaut vraiment le détour. Rendez-vous pris pour l’année prochaine, on s’y retrouve ?