Ce week-end, Paris accueillait la venue du label Disciple pour une Splash de folie. Organisée par Chwet (aussi à l’origine de la plus grosse soirée Bass Music de France, Animalz), la venue de ces géants de la Dubstep ne s’est pas faite en douceur.
Créé par Dodge & Fuski et Myro en 2013, Disciple est un label réputé pour avoir lancé la carrière d’artistes comme Virtual Riot, Barely Alive, FuntCase et bien d’autres. Oscillant entre Drum & Bass, Glitch-Hop et bien sûr leur domaine de prédilection, la grosse dubstep bien grasse, la plateforme a toujours su se renouveler : elle n’a d’ailleurs rien à envier à des concurrents comme Never Say Die ou Monstercat. La preuve très récemment en collaborant avec le géant 12th Planet pour lancer Disciple Round Table, un “Black Label” dédié uniquement à la Riddim, signant des monstres du genre comme Monxx, Infekt ou encore les français Samplifire et Ivory.
La soirée se déroulait au YOYO, club situé sous le Palais de Tokyo, qui a l’habitude de recevoir les Splash depuis plusieurs éditions maintenant. Rien à redire sur le lieu : le système son est hors du commun et l’écran géant, situé derrière le DJ, donne une autre dimension aux sets des artistes. Seuls bémols : la circulation pour accéder au fumoir et aux toilettes ainsi que la chaleur ambiante. Encore une fois, on est moyennement étonné car ces sujets ressortent souvent lorsque le YOYO est déclaré “sold out” et à guichets fermés.
Crédit photo : Wozniak
Le premier set était assuré par Myro, fondateur du label et moitié du duo Astronaut qui a ensuite laissé la flamme aux anglais de Virus Syndicate. L’ambiance est directement annoncée avec 2 MC’s chauffant ardemment la foule. Les classiques s’enchaînent et l’on apprécie leur collab’ 93 Style avec le français Ivory. L’effet dans le public est visible ! Ils se permettent même de finir leur set sur de la bonne Drum & Bass en jouant notamment le classique Mr Happy, qui fait chanter tout le monde. La prestation se termine sur des remerciements, avant la venue de Dodge & Fuski dans une salle déjà blindée.
Crédit photos : Wozniak
Une seule partie du duo était là ce soir-ci mais sa violence n’en fut en rien altérée. Les tracks s’enchaînent sans aucune faute. Mention spéciale pour le remix de Get Deaded de Noisia par Moody Good qui a eu l’impact escompté sur le public ou encore l’excellent Noise de LAXX. Tous leurs classiques sont bien présents, du fameux Big Riddim Monsta avec 12th Planet à leur track Alien, produite avec Virtual Riot. Peut-être un peu trop de Riddim globalement, un style que l’on associerait pas forcément à Dodge & Fuski, mais qui s’est finalement très bien intégré dans leur set.
Le temps d’une petite photo de groupe avec le public et c’est Virtual Riot qui prend le contrôle. Surement l’un des sets les plus attendus de la soirée, et pour cause : à seulement 23 ans, la figure de proue du label a déjà collaboré avec Dirtyphonics, Funtcase, Kill The Noise, Megalodon et compte plus d’une centaine de productions à son actif. Dès la première minute de son set, il pose directement ses marques en commençant par une intro qui ne fait pas dans la douceur : Pray For Riddim. Un opening parfait ! Tout le monde a très bien compris son intention de tordre des cous…
Crédit photo : Wozniak
Il enchaîne drop sur drop, naviguant entre Riddim et Dubstep plus classique. L’artiste est une vraie bête de scène et tous les tracks de son dernier EP, German Engineering, y passent. Mention spéciale à la très violente Chop Chop qui a découpé le YOYO en morceaux. Les parisiens n’étaient clairement pas prêts.
Une fois la boucherie finie, c’est Barely Alive qui récupère la foule, toujours inarrêtable. “L’homme cassette” monte alors derrière les platines avec son masque très réussi dont on a pu retrouver des homologues en cartons dans le public. Forcément moins classes, il faut se l’avouer, mais le fan service était présent ! Un set un peu plus accessible que ses prédécesseurs avec même la bonne surprise d’entendre de la Bass-House, s’acheminant tel un vent de fraîcheur dans une soirée très résolument Dubstep.
Crédit photos : Wozniak
On a donc pu apprécier son featuring avec le frenchy Habstrakt, Gumby, le fameux Chicken Soup de Skrillex ou encore même Pigalle de DJ Snake et Moksi. Pour autant, Barely Alive n’a pas fait dans la dentelle avec de grosses basses du début à la fin. Par exemple, son très énervé remix de Harambe du trio Excision, Datsik et Dion Timmer. Une chose est sûre, l’Américain sait assurer le show.
Barely Alive @ Splash, YOYO (10/03/2018)
Barely Alive très en forme à la dernière Splash de samedi !
Posted by EDM France on Monday, March 12, 2018
Son heure touche à la fin mais le moment n’est toujours pas à la détente. PhaseOne, qui avait pour seule envie de faire un finish en beauté, a littéralement achevé tout le monde en un seul morceau. C’est avec son Welcome To Mayhem qu’il décida d’ouvrir les hostilités pour cette dernière ligne droite (il est déjà 5h du matin !). Drop sur drop, les violences s’enchaînent et les mosh pits se succèdent avec une rare sauvagerie. L’Australien a rempli sa mission. On peut notamment reconnaître son remix d’After All, originellement de Slander & YOOK!E, ou encore l’unreleased 404 de Heckler & Gladez (que l’on attend avec impatience).
Crédit photos : Wozniak
Les moins téméraires commencent à partir, le temps pour le dernier artiste de la soirée de finir son set. Les lumières se rallument, le retour à la réalité se fait lentement sous les gouttes de sueur qui tombent le long des murs du YOYO. Objectif atteint pour le label Disciple et l’équipe Chwet. Une Splash encore une fois exécutée avec brio : quelques semaines de repos se profilent alors avant la suite logique, Animalz, qui arrive très vite !
Image de Une : Wozniak