Une neuvième édition de terminée et Animalz continue de nous surprendre, après déjà quatre ans de bons et loyaux services. Retour sur une soirée forte en émotions, qui nous interroge une nouvelle fois sur un fait concret : la prochaine étape pour faire encore mieux, les gars, c’est quoi ?
En avril dernier, Animalz avait marqué le coup avec des artistes de renom : de Datsik à Funtcase en passant par Cookie Monsta, Killbox, Audio ou Phiso (c’était d’ailleurs sa première fois en Europe), les headliners ne manquaient pas à l’appel. La soirée s’était déroulée à la perfection. C’est pourquoi, en arrivant à Front Populaire ce Samedi 14 Octobre, une question nous taraude : comment cette édition pourra surpasser la dernière ? En mettant la barre toujours plus haute, Animalz pourrait se mettre en danger. Mais à chaque édition, sa fanbase grandit… et il y a de quoi.
Crédit photo : Jérémie Levypon / EDM France
Tout d’abord, la programmation. Tous les six mois nous sont offerts sur un plateau d’argent des artistes très connus de la scène internationale (Snails, SKisM ou encore Delta Heavy), mais Animalz n’oublie pas de faire découvrir à son public des étoiles montantes de la Bass Music (Svdden Death, Obey) qui sont parfois des révélations. On était par exemple vraiment ravi de voir enfin l’arrivée d’Herobust sur le Vieux Continent !
Une organisation difficile à critiquer…
… voire impossible ! Animalz réussit, encore une fois, à gérer les entrées, les vestiaires (coucou Dream Nation) et les sorties de la meilleure façon qui soit. Et en plus de n’avoir aucune attente, toute l’équipe des bénévoles et des vigiles est de bonne humeur, au point que ces derniers demandent aux fêtards de rentrer avec le sourire. Inédit !
Pour cette édition, on franchit un nouvel autre level, celui de la scénographie. La stage se départage en quatre écrans : deux sur les côtés et deux au milieu (un en bas et un en dessous du DJ). Petite nouveauté : le public et les artistes sont filmés puis retransmis en direct sur les écrans. Entre ça et le nom des artistes s’enchaînent différentes animations aussi mécaniques que psychédéliques et qui font particulièrement effet. Mais LE changement qui a marqué les esprits : la pyrotechnie ! Disposés sur le devant de la scène, les lance-flammes étaient tout bonnement badass.
Crédit photos : Wozniak
Niveau lights, on en prend plein les yeux, entre les on ne sait combien de projecteurs sur la scène et ceux sur le côté. Pour le sound-system, la perfection semble exister : de très bonnes basses font trembler l’ensemble de la salle tandis que le reste est admirablement bien réglé. Lorsque l’on se place juste devant la régie, le show est splendide.
Un seul petit bémol, peut-être : cette année, les portes tout devant à gauche étaient fermées, puisque le fumoir ne s’étendait pas jusque-là, rendant l’air parfois irrespirable dans cette zone. Une aération en plus n’aurait pas fait de mal !
Crédit photo : Jérémie Levypon / EDM France
Cependant, gros pouce bleu pour le food truck et ses menus aux noms originaux (« Jotaro Chicken Wrap » ou encore « Menu Mr Happy ») : pour bien danser, il faut bien manger. Quoi de mieux qu’un petit casse-croûte en pleine nuit ? Ceux qui ont eu cette idée étaient nombreux, vu la queue qui s’étalait derrière le camion !
Des sets encore au-dessus de nos attentes
Cette année, l’organisation de la timetable n’était pas la même que d’habitude. Cette fois-ci, pas d’alternance Dubstep/Drum & Bass tout au long de la soirée. À la place, SaSaSaS et Delta Heavy se succèdent avant de laisser place à trois heures de suite de Dubstep, pour revenir sur de la Neurofunk. Nos quelques doutes sur cette structure hors du commun se sont vite dissipés et ne laisseront sceptiques que les fans de D&B uniquement.
La boucherie commence avec Badjokes x SQWΛD x Basstrick avec un set mêlant Dubstep et Bass-House, tout en passant par le remix de Guedro de Kalash Criminel. En entrant dans la salle, le logo de cette édition, l’éléphant, s’affiche fièrement sur l’écran tandis que le trio s’affaire à ambiancer la salle. La mission n’est pas difficile : les fêtards attendent cette soirée avec impatience depuis une demi-année. La salle s’est déjà bien remplie, il n’est que 22 heures, Shiverz et Obey prennent leur place aux platines. Au programme : du Riddim énervé à base de double drops et de basses écrasantes à nous en faire des points de côté.
Basstrick – ID (Live from Animalz)
Merci Paris <3 Video report soon !!
[Pamplemousse Production] Track : Basstrick – IDPosted by Basstrick on Monday, October 16, 2017
Vient l’heure de la Jump-Up ! SaSaSas, formé par Macky Gee et DJ Phantasy et son armée de MC’s, ne fait pas l’unanimité : certains vantent le talent de Macky Gee, d’autres critiquent l’omniprésence des MC’s. C’est l’occasion de se refaire un avis. Résultat : un set de qualité avec l’ambiance de la Jump-Up où le public chante son « poin poin poin » à chaque drop. Au programme : Transition, le célèbre Space Hopper, Ain’t My Fault et bien sûr UK, de Dimension. Il faut tout de même avouer que les MC’s ne s’arrêtent jamais et qu’ils devraient peut-être nous laisser le temps de profiter du drop avant de prendre le micro.
Crédit photos : Wozniak
Minuit, l’heure du crime. Delta Heavy sort de sa cachette pour balancer un set de folie, en commençant par Gargantua, passant par White Flag tout en voguant sur de la Drumstep avec un tout nouveau son, Stay. Delta Heavy a voulu marquer le coup samedi soir en surprenant tout le monde avec un set à moitié Drum & Bass, à moitié Dubstep, et en balançant un troll de qualité : tout d’abord, la célèbre intro de Dead Limit, un sample de Mr Happy pour partir sur du Bricks Don’t Roll. Que les tubes !
Dès 1 heure, l’heure du Dubstep a définitivement sonné. SKisM et Trampa débutent le massacre avec un style qui transcende les foules. Rocket Fuel, Swipe My Sword, la très énervée Black Hole : les deux DJ’s sont déterminés à retourner la salle. Malheureusement, SKisM n’a toujours pas envoyé Experts. Lancer son build-up pour aboutir sur un autre drop, c’est de la torture !
5 jours après la tempête qui s’est abattue sur ANIMALZ, retour en image sur SKisM b2b Trampa qui ont déchaîné les flammes pour vous rappeler qui sont les maîtres de l’arène !
#Prendstaclaque #INSUBWETRUST🎥 S u t h a a / D.vision
Posted by ANIMALZ on Thursday, October 19, 2017
Il est désormais 2 heures et nos jambes sont déjà en compote, pourtant, c’est le tour de THE headliner, nous avons nommé Snails. Une heure, un peu de Trap, beaucoup de Dubstep, des montées et des transitions réalisées avec un don et une violence exquise. Frogbass, Into The Night, Break It Down : nous sommes comblés.
Snails, tout en douceur, samedi soir à la ANIMALZ… Qui avez-vous préféré lors de cette neuvième édition ? 🎥 Jeremie Levypon
Posted by EDM France on Monday, October 16, 2017
Crédit photos et vidéo : Jérémie Levypon / EDM France
Une fin de soirée tout droit sortie des enfers
Vous l’attendiez, cette soirée, n’est-ce pas ? Et bien Animalz a décidé de vous achever pour les 6 prochains mois. Puisqu’au moment où Herobust débarque, la suite de la soirée sombre doucement vers les ténèbres. En effet, ce dernier a livré une prestation magique. S’il l’Américain est à la base connu pour son Trap robotique et minutieusement fini, ce qu’il n’a pas hésité à balancer sans la moindre pitié (un délice !), il s’est aussi illustré sur du mi-Riddim, mi Deathstep : il mélange les genres avec habileté. Les basses sont à leur maximum et nous transpercent le ventre. De Giant Squiddim en passant par Bottle Swervice, Herobust trouve la place de caser Woo Boost de Rusko. Le talent.
Crédit photo : Jérémie Levypon / EDM France
Le rythme saccadé de la Drum & bass commence à nous manquer. Pas de panique, le b2b2b d’anthologie Emperor, Misanthrop et Prolix, ne vous fera pas regretter l’attente. De la Neurofunk particulièrement bien travaillée qui choque à chaque retombée. On retiendra Into Dust (le remix de Neonlight) et, bien entendu, le closing du set : un remix Neuro fou furieux de Gambino.
Il est désormais 5 heures et pourtant, la soirée est loin d’être terminée. Il reste Stabby et Adair en B2B avant de terminer par un véritable boucher… Et vous n’êtes pas prêts, car le duo envoie une heure de Dubstep très, très sale qui nous laisse bouche bée par sa qualité et sa précision. On a bien entendu le droit à Borg, avec une bonne intro de Lil Jon. Derrière le duo débarque finalement… Svdden Death. L’artiste qui a su réveiller la foule fatiguée par neuf heures de sons avec un set d’une force inouïe. De la technique, des exclus, Svdden Death nous a clairement tous choqué, tant par son remix de Hi Tek de Spass que par son closing avec Shut em’ Down VIP. Juste, bravo.
Crédit photo : Jérémie Levypon / EDM France
Il est clair qu’aujourd’hui, Animalz a atteint un niveau de qualité auquel ils n’étaient jamais parvenus, de par l’expérience sonore et visuelle, la qualité de son organisation, le choix de ses artistes et de sa timetable. Même son public semble s’améliorer : de plus en plus respectueux de lui-même et des autres, et toujours plus motivé. En même temps, on ne peut que l’être avec des soirées de cette ampleur.
Retrouvez notre interview exclusif d’Herobust juste ici.