On le sait, la fameuse soirée after Techno Parade est l’un des événements parisiens à ne pas louper. Quatre scènes, quatre ambiances, un manège, des food trucks à gogo… La Dream Nation, c’est LE rendez-vous de l’année où se retrouvent tranceux, coreux, fans de bass music et de Techno ! Pourtant, cette année, le bilan de ces dix heures de basses est plutôt mitigé. Entre l’organisation et les sound systems, il semble que la célèbre DN ait fait quelques faux pas au milieu de séquences merveilleusement mémorables. Retour sur une quatrième édition qui a remué les Docks de Paris.
La scène trance : on en veut plus !
Cette année, le line-up de la scène Trance avait de quoi en faire saliver plus d’un : Ace Ventura, Berg, en passant par Sensifeel et sans oublier Juno Reactor. Pour ceux qui aiment taper du pied, la soirée se passe au numéro 137 des Docks.
Et en entrant dans la salle, on comprend rapidement que cette année, l’organisation de la Dream Nation n’a pas blagué sur les décorations. Devant nos yeux s’élève une structure en forme triangulaire où s’enchaînent différents visuels tous aussi psychédéliques les uns que les autres, avec une sorte de petite tête munie de deux yeux qui se transforme en permanence. Avec ses lights dans tous les sens, la scène Trance réussit son défi visuel sans hésitation. Pour ce qui est du défi sonore, le son est réglé à la perfection et nous envoie parfaitement l’énergie positive de ce genre si particulier.
Malheureusement, si les différentes scènes comme la Bass Busic et la Hard ont vu différents sous-genres musicaux se succéder, ce n’était pas vraiment le cas pour la scène Trance. Quand la Bass Music s’est régalée de Dubstep, de Trap et de Drum & Bass, la scène Trance n’a vu que… de la Trance basique alors qu’elle aurait pu se voir parer de Psy-Trance, ou bien de Hi-Tech. On en est resté au premier stade, avec parfois un peu de Progressive. Dommage !
Bonne pioche tout de même cette année, avec un stage (légèrement) plus accessible que l’année passée en terme d’affluence et une programmation réunissant de très bon artistes.
LA BASS MUSIC, Un line up toujours aussi efficace
Cette année, le festival Dream Nation a aussi fait fort du côté de la Bass Music. Un vrai line up qui met d’accord tous les amateurs du genre et qui rassemble de plus en plus de gens prêts à se casser le cou ! Du Dubstep à la Drum & Bass en passant par la Trap, rien à redire : les différents styles étaient au rendez-vous.
Eptic au DREAM NATION FESTIVAL n’a vraiment, mais vraiment pas fait dans la dentelle. 🔥
📽 ➡ Jeremie Levypon / EDM France
Posted by EDM France on Tuesday, September 26, 2017
Premier point : l’organisation de la time table. Les gros artistes Dubstep passent dès 22 heures : oui, il fallait rentrer bien tôt pour profiter des grands du domaine… C’était sans compter l’annulation le jour même de Kill The Noise, tout de même l’un des headliners du stage, remplacé par un B2B (de qualité, puisque composé de Trolley Snatcha et BAR9). La scène Bass a perdu sa tête d’affiche avant même de commencer la soirée !
Ceci dit, d’autres artistes attendus comme Megalodon, Must Die! ou les excellents Eptic et Doctor P ont maintenu le nombre de participants à cette grosse soirée qui était alors découpée en deux : d’un premier côté, tous les gros DJ’s Dubstep et, de l’autre, plus tard dans la soirée, l’entièreté de la D&B. Bonne, mauvaise idée ? La nuit disposait tout de même de sa part de magie. Que ce soit avec Megalodon, balançant son gros set Dubstep suivi de Must Die! , ou bien Eptic, ce grand du milieu programmé à la dernière Rampage qui tabasse toujours autant : on ne s’en lasse jamais !
La deuxième partie de la soirée était centrée sur la Drum & Bass, uniquement. Point négatif ou pas, l’entrée de Camo & Krooked sur son Ember a mis tout le monde d’accord : ils restent LE duo qui pèse toujours autant, avec leurs vagues Chill et énervées. Un line-up qui manque toutefois d’un peu de nouveauté, notamment avec le passage d’Andy C qui s’est itéré – sans surprise, mais tant mieux – à travers un superbe set énergique.
Niveau système son, on a vu mieux. Le nombre de décibels était certes suffisant mais parfois mal réglé, compensé par la volonté réelle de partage avec des animations diverses. On pense par exemple aux grands hommes qui se baladaient vêtus de lights impressionnants. Un bon point pour communiquer avec une foule dense, même si la scène manquait de canons à fumée et d’autres effets pyrotechniques. Le public manquait aussi d’animosité – les pogos, moments bien propres aux grosses soirées Bass que l’on adore, étaient par exemple bien peu présents. On sentait qu’une belle part des personnes découvrait aussi un peu ce style de soirée. C’était plutôt leur véritable After Techno Parade !
En revanche, le VJing était sublime et rendait magnifiquement bien. On regrette cependant que la salle se voulait un peu étouffante : la foule grandissait de plus en plus au fur et à mesure de la soirée, quitte à se marcher les uns sur les autres. Trop petite pièce pour un si grand public, peut-être ?
Une scène techno qui manque sa cible !
Le gros fail de ce festival fut vraiment la scène Techno, vide jusqu’à 3 heure du matin. Plusieurs bémols : un public manquant, sûrement généré par un sound system avec d’énormes problèmes de résonance. Peu de visuels, presque aucun light show éblouissant : c’était vraiment la déception. Pour entendre le son, il fallait se mettre tout devant, jusqu’à ce que le problème se règle, ramenant alors automatiquement les festivaliers dans la fosse.
Le line up, quant à lui, manquait un peu d’énervement malgré quelques pointures comme Emmanuel Top ou encore Derrick May. La scène Techno a quelque peu manqué sa cible dans un festival où la plupart du public est plutôt amateur de Bass Music, de Trance ou de Hardcore… Ça manquait de grosse Techno Acid !
180 BPM sur du Clearsound : rien à redire pour le hardcore
Les fans du style en tout genre seront, on pense, tous unanimes sur ce point : la scène Hardcore de la DN est une réussite. Tout d’abord, le sound system Clearsound débouche les oreilles tout en étant bien réglé. Et puis, il n’y a rien à dire : il est magnifique et son esthétique est comme faite pour se marier avec cette musique. La scénographie, également, envoyait du lourd avec ses lasers dans tous les sens et un écran qui diffuse des images sombres. Mais, surtout, comme les années passées, et c’est ce qui fait la force de la Dream Nation, la programmation était aux petits oignons.
C’était cool <3
Darktek – Revival (Live @ Dream Nation 2017)
Posted by Darktek on Friday, September 29, 2017
Au menu, la joyeuse Hardtek à la Darktek qui nous balance ses classiques tout en finissant par de la Frenchcore un peu inattendue. Juste après, Floxytek continue d’ambiancer la salle avec sa célèbre Tribe. Plus tard s’enchaînent Lenny Dee, Art of Fighters et Neophyte pour du Hardcore/Gabber qui nous fait voyager dans les décors industriels des Pays-Bas, faisant sortir les danseurs de hakken de leur cachette. Cerise sur le gâteau à 3h : l’arrivée de Miss K8, la DJette qui domine la scène Hardcore. Au programme, bien entendu, Raiders of Rampage et son alarme stridente qui réveille en nous le démon, son dernière track Resolute Power et évidemment le désormais hymne St8ment et son « I made you my bitch ! ». Résultat : un enchaînement de transitions et de drop rapides mais énervés. Ah, oui, et le sample de Metropolis of Massacre, « Miss K8’s dropping bass like an earthquake » rend toujours aussi fou.
Derrière la princesse du Hardcore, Radium débarque avec son expérience dans le Frenchcore qui fait de lui un DJ incontournable. Il retourne les Docks avec son kick sec et violent avant de laisser à Maissouille l’honneur de clore la fête. On retiendra un closing franco-français avec Trip to France, remix de Milord d’Edith Piaf, et qui nous donne envie de tout, sauf de rentrer chez nous.
Mais il y a une ombre – car il en faut bien une : la présence pour la deuxième année consécutive de Manu Le Malin, qui ne persuade pas. Alors qu’il passe entre Floxytek et Lenny Dee entre minuit et une heure, son set ressemble à une longue transition dont on ne voit jamais le drop. Un style toujours très particulier à appréhender judicieusement.
Après dix heures de soirée, des jambes qui continuent difficilement de porter le poids de notre corps et un besoin de repos urgent, passage au vestiaire pour récupérer les manteaux et sacs à dos. C’était sans compter… la foule ! Il y a deux ans, certains avaient mis deux heures pour rentrer dans le festival. Cette année, ceux qui avaient déposé leurs affaires aux vestiaires extérieurs ont mis plusieurs heures – parfois jusqu’à quatre ! – pour récupérer leurs sacs avant de rentrer chez eux. Quand certains n’étaient pas… perdus. En cause : le trop grand nombre de sacs déposés et un nombre de bénévoles amaigris par leur absentéisme. Un gros point en moins, les gars ! Heureusement, l’univers instauré par le festival est définitivement bon enfant.
Malgré quelques problèmes de sons et une organisation parfois à revoir, Dream Nation reste le seul festival parisien à proposer une aussi grande diversité de styles musicaux électroniques, sans compter la taille des scènes. Et rien que pour ça, on tire notre chapeau. Et on attend la prochaine édition avec impatience !
Les photos de la soirée sont entièrement disponibles depuis notre album Facebook officiel ici.