En quelques années, Herobust s’est littéralement imposé comme l’un des artistes les plus doués de sa génération. Véritable couteau suisse de la Bass Music, amoureux du Trap acéré et inconditionnel d’un Dubstep cinglant, l’Américain est aujourd’hui connu pour avoir produit de véritables hymnes et autres odes au headbang. Herobust n’est pas seulement un producteur acharné, amoureux du sound design aux échos robotiques et des drops survoltés, il est aussi et surtout un showman extraordinaire, communicatif et définitivement populaire. C’est donc un choix judicieux sur lequel s’est porté Chwet en l’invitant aux côtés de Snails, SKisM ou Delta Heavy pour sa neuvième édition d’Animalz : il s’agit de sa première venue en Europe et Herobust s’est livré à nous le temps d’une discussion aux saveurs musicales.
TU AS UN PASSÉ ASSEZ ATYPIQUE. SI ON JETTE UN ŒIL À TES PROJETS de dÉbut, À CE QUE TU AS PRODUIT APRÈS AVEC I’M ALOUD ET CE QUE TU FAIS AUJOURD’HUI, LA MARGE EST ÉNORME ! COMMENT EXPLIQUES-TU CETTE ÉVOLUTION ?
Je dirais que c’est basé sur ce que j’écoute et où j’en suis à certains moments. Quand je jette une oreille aux nouvelles musiques, j’aime toujours comprendre leurs mécaniques et comment elles ont été conçues. Je fais en sorte que ce que j’ai déjà fait ne ressemble pas à ce que je vais produire. C’était ce dont il était question avec I’m Aloud : ne laisser personne ou quoique ce soit d’autre dicter ta façon de faire la musique.
Avec ces vieux EP’s Albumin, Morning After ou Late Night, on sent que tu pourrais être quelqu’un d’autre qu’un simple amoureux de la Bass Music, comme un Jazz ou un Soulman… Est-ce le cas ? Quelle a été ton éducation musicale ?
J’ai été élevé dans la musique, donc mes goûts peuvent aller vraiment partout. J’aime juste composer quelque choque de nouveau et d’unique : pour moi, les genres sont des palais pour l’art que je souhaite façonner. J’imagine que oui, je pourrais être un Jazz et Soulman… Je n’ai jamais eu une éducation musicale approfondie, mais baigner dans le son toute ma vie m’a amené à faire des expérimentations et à progresser.
Le Riddim semble être une voie que tu aimes emprunter, ces temps-ci. Tu es pourtant à l’origine d’énormes hymnes Trap, alors pourquoi cette redirection ?
C’est super fun à faire et je pense que c’est un style sur lequel les gens aiment vraiment se déchaîner. J’aime créer quelque chose que je sens nouveau et ensuite le modeler en un truc que les autres aimeront aussi.
Même si tu touches à plusieurs styles, tu as tes propres sonorités qui font de toi… toi. Comment définirais-tu ta musique ?
C’est dur à dire ! Je trouve que la musique que je crée est vraiment construite autour du sound design et de choses qui sonnent fraîchement tout en étant uniques. Du coup, je rapporte ça dans un genre, pour après créer une structure. Par exemple, je ne fais pas nécessairement de la Bass Music mais j’use de la Bass Music pour mettre en valeurs mes morceaux.
Tu possèdes cette capacité unique à délivrer des drops incroyablement violents… Selon moi, le deuxième de ton VIP de Skurt Reynolds est un des trucs les plus brutaux que j’ai jamais entendu. Quel est ton préféré ?
Honnêtement, je n’en ai pas un en particulier que j’aime plus que les autres. Si j’en avais un, j’arrêterais tout après l’avoir créé ! (rires) Mais je pense que chaque drop qui me rend vraiment dingue est un drop qui peut vous rendre dans le même état de transe.
Herobust in Philly at LIfe in Color
Philly was savage, ruthless
cc: Life In Color « World’s Largest Paint Party »Publié par Herobust sur dimanche 23 avril 2017
Justement, Skurt Reynolds. QUEL. BANGER. DE FOU. Peux-tu nous raconter l’histoire de ce track ? Et c’est qui, ce mec ?
En fait, Skurt Reynolds est un jeu de mot et un clin d’œil à la scène Trap Rap actuelle. Tu sais, quand quelqu’un hurle ‘Skurrrrt’ sur un morceau et j’ai mélangé ça à l’acteur Américain Burt Reynolds. Mais si Skurt Reynolds était une personne réelle, ce serait un gars qui sait ce qu’il aime et, quand il n’aime pas un truc, il le met de côté tout de suite.
Tu as ton propre label, Busted Records. Prévois-tu de le développer et d’y faire signer d’autres artistes, un jour ?
Mon management et moi-même en discutons justement de temps en temps. C’est une chose que j’aimerais faire un jour, je pense.
D’ici, ta tournée Vertebreaker avait l’air iiincroyable. Comment était-ce ?
Iiincroyable ! (rires) Ce fut un moment génial et c’était vraiment super car ça m’a permis de sortir un peu plus. C’est justement ce qui m’a incité à bouger jusqu’en France !
Crédit photo : Dan LaDue
C’est d’ailleurs un vrai plaisir de te voir, enfin, venir jouer là. Comment tu te sens ?
J’ai l’intention d’apporter mes trucs les énervés pour vous tous, que vous puissiez PÉTER UN CÂBLE !
On aime vraiment ta musique et on pense sincèrement que tu es en train de devenir l’un des grands DJ’s de l’industrie Bass, mais soyons honnêtes : on est tous humain. Quels ont été tes plus gros fails en live ?
Heureusement, j’ai évité beaucoup de mésaventures dans ma carrière. Mais une fois, pendant que je mixais, quelqu’un a lancé une prothèse sur la scène et j’ai failli être touché !
Comment se porte la scène Bass Music en 2017, à l’heure ou la Future Bass et d’autres mouvements arrivent à convertir beaucoup d’artistes ?
Il y aura toujours des hauts et des bas, mais je sais que la Bass Music perdurera tant qu’il y aura des gens prêts à s’éclater à mort dessus.
Êtes-vous prêts aussi à briser votre nuque à la prochaine Animalz – Paris – 14.10.17 ?
W/ HerobustPosted by EDM France on Wednesday, October 4, 2017
Est-ce que tu as l’habitude de surveiller les artistes émergeants plus petits ? Qui sont les têtes prometteuses, aujourd’hui ?
J’aime définitivement observer l’émergence des artistes, tout particulièrement ceux qui créent des sons vraiment uniques. Il y en a un que je surveille, Crystalize. Une musique de malade. Il est en train de bâtir quelque chose de vraiment méchant.
Du coup, quoi de prévu pour la suite d’Herobust ?
CE TOUR EUROPÉEN ! Je suis tellement excité de repartir en tournée et je vais m’assurer de ramener quelques surprises avec moi !
Herobust se produira Samedi 14 Octobre à la Animalz, au dock Pullman (Paris), aux côtés de Snails, Delta Heavy, SKisM, Trampa, et beaucoup d’autres. Plus d’informations ici.