Pas de doute, Chwet, auteur des Splash et autres Jungle Juice, était bien de retour ce week-end. À chaque nouvelle soirée, Animalz s’améliore d’un cran. Et cette fois-ci n’est pas une exception.
En ce 21 avril 2018 aux allures d’été précoce, les férus de sensations fortes et ses curieux se sont rassemblés une nouvelle fois dans le petit parc de Front Populaire pour se chauffer avant la plus grosse soirée Bass Music de France. Les riverains les regardent toujours avec des yeux médusés, tandis que les bénévoles distribuent des sacs poubelle avec le sourire. L’objectif : laisser le jardin propre ! Mais le before est rapidement écourté puisque la sécurité vire… absolument tout le monde. Direction l’entrée. Pour ceux ayant eu la foi de se cacher des colossaux vigiles, l’apéro pourra continuer. Pour les autres, c’est la queue avant même l’ouverture du Dock Pullman.
Crédit photo : Mclmpht / EDM France
Rapidement, le passage se libère, toujours aussi fluide, et laisse passer des milliers de fêtards reçus par une équipe toujours plus accueillante. En rentrant, on redécouvre avec très grand bonheur la fameuse salle des Docks de Paris. Des papillons dans le ventre, une bière à la main, nous sommes prêts à savourer cette soirée placée sous le signe du Buffle. Et une chose est sûre : il y avait de quoi s’en mettre sous la dent !
Mainmise sur le dubstep game
Avec 6 sets Dubstep contre 4 Drum & Bass, les amoureux de gros drops longs et sanglants ont pu se ravir d’être une nouvelle fois à l’honneur. Et ce, dès les deux premiers sets en commençant par celui du Cookerz Crew, formé par Answer D, Nacha, Playfull et Jiqzy, ainsi que la prestation de Soltan (en première mondiale).
Au programme, du Dubstep qui met l’eau à la bouche, particulièrement pour le jeune DJ de Firepower Records qui a su éveiller – plutôt gentiment – la chaude salle. De No Mind en passant par Sahara tout en proposant un remix de Miles Away de Zomboy, Soltan a fini par balancer WDGAF d’AFK & Wooli. La foule est chauffée mais la prestation laisse sceptique avec des transitions bâclées. On mettra ça sur le dos de la world premiere. C’est surtout deux heures plus tard que LE set de la soirée pointa son nez par le grand, le merveilleux, nous avons nommé Downlink.
Downlink @ Animalz (21/04/2018)
La bête Downlink a littéralement retourné ANIMALZ samedi soir !
Publiée par EDM France sur mardi 24 avril 2018
À 1 heure, le Canadien prit les commandes des platines et offra une heure époustouflante. Il n’y a rien à redire : le talent est bel et bien là. Une heure de drops explosifs tous plus intenses les uns que les autres, illuminant les visages de magnifiques bass faces. Le génie du mal a ouvert son set sur Rocket Fuel – un classique désormais – avant un Dubstep d’une qualité inouïe qui nous a laissé bloqués devant la scène. On a même oublié tous nos besoins naturels pendant une heure ! Spéciale dédicace aux amateurs de pogos qui avaient de quoi faire pendant In The Pit.
Crédit photos : Mclmpht / EDM France
Et que dire des deux heures suivantes ? D’abord, Borgore : le headliner a tout simplement confirmé son statut de précurseur avec un set riche et varié mais, surtout, plein de classiques. Nympho, Decisions, Svdden Gore, Blast Ya, Kiss My Lips… Mais aussi un vibrant hommage à Avicii avec le chouette remix de Levels par Skrillex. Sans oublier quelques petits pétages de câble, comme lorsqu’il a passé la célèbre chanson de country Cotton Eyed Joe suivi d’une musique destructrice.
Crédit photo : Mclmpht / EDM France
Vous pensiez ne plus en pouvoir ? C’était sans compter sur l’arrivée d’un b2b d’anthologie – très, très attendu par le public – celui de Megalodon et Midnight Tyrannosaurus. Une enchaînée de retombées ultra intenses sur un rythme lent où les basses semblent transpercer les ventres et s’abattre sur la salle telles des ondes de choc. On se souviendra de Rat Jazz, Like a Bitch ou encore le merveilleux track Night Shine. Une chose est sûre, les deux DJ’s portent très bien leur nom : deux créatures préhistoriques aux crocs acérés et qui, accessoirement, détruisent tout sur leur passage. Notre cerveau n’a pas été épargné
Crédit photo : Mclmpht / EDM France
Pour le dernier set Dubstep de la soirée, les Français étaient à l’honneur : les Four Horsemen, composés d’Ivory, Ecraze, Graphyt et Samplifire. Et leur set était explosif : entre Dubstep et Riddim, leur remix plutôt incroyable de Jotaro était sublime et leurs chops d’on-ne-sait-combien de sons différents, employés avec dextérité, étaient plus qu’appréciables. Virus, Strike Down ou encore Giant Squiddim furent également à l’honneur, ainsi que l’incroyable 404 d’Hekler & Gladez, sorti tout récemment. Good Game.
De la drum en moins grande quantité, mais de très haute qualité
S’ils étaient un peu moins nombreux dans le line-up, les artistes Drum & Bass étaient tout d’un niveau équivalent. Le genre débuta à 23 heures en grande pompe avec A.M.C. & Turno, qui ont véritablement tout cassé par le biais d’un set alliant D&B et Jump Up. L’énergie était incroyable et transforma la salle en une vague commune de détermination et de bonheur, encore plus particulièrement lorsqu’ils passèrent l’hymne par excellence du genre Mr Happy.
Crédit photo : Mclmpht / EDM France
La salle chantait en cœur avant d’entendre le sample de Lean On, suivi du drop de Tour de Macky Gee. On retiendra Gambino de DC Breaks ainsi que le remix d’In For The Kill. Bref, si les tubes peuvent en énerver certains, là, les transitions particulièrement bien travaillées ne nous permettaient que d’apprécier encore plus les sons que l’on peut tous chanter à tue-tête.
Juste après, Camo & Krooked firent leur entrée avec un set discutable mais, il faut le reconnaître, de qualité. Un passage toujours à leur sauce, avec plusieurs sons de leur dernier album comme Passion ou All Night, mais aussi beaucoup de musiques à l’ancienne. Dans leur set, on se souviendra de Good Times Bad Times et Honesty. Pour les fans de Drum uniquement, il faudra alors attendre 4 heures du matin avant d’entendre à nouveau le rythme saccadé de leur style préféré, mais avec une belle récompense à la clef : Ed Rush, Optical et Ryme Time. Ils enchaînent drop sur drop, ne laissant à nos jambes que peu de temps pour survivre. Ils jouèrent entre autres un remix d’Axshun d’Annix et balancèrent évidemment Dead Limit. Sans surprise, mais bon, nous n’avons pu dire non.
Crédit photo : Mclmpht / EDM France
Et pour nous achever, quoi de mieux qu’Agressor Bunx en b2b avec Pythius ? Probablement pas grand chose. Leur Neurofunk des enfers épuisa le peu d’énergie qu’il nous restait en stock de 6h à 7h. Particulièrement en forme, les deux artistes n’ont pas lésiné sur la violence avec de la musique à 170 BPM, parsemée de très peu de respiration. Gros climax : lors des cinq dernières minutes du set, la montée de l’un des tracks comprenait un gros kick qui ressemblait étrangement à… du Hardcore. Et c’est avec surprise que Pythius s’est fait un gros kiff en balançant Sam’s Gospel de N-Vitral. Amateurs ou non, il faut avouer que les basses régulières de la Core ont parfaitement su nous réveiller. Nous, on en avait des étoiles plein les yeux. Merci.
Au fait, maintenant, je porte des lunettes…
Comment ne pas mentionner ce light show et ces visuels impressionnants offerts sur un plateau d’argent ? Madre mia. Ils nous avaient prévenu par le biais d’une publication Facebook, mais les lumières spectaculaires tardaient à venir. C’est à partir de 23h-00h que les lasers commencèrent à s’allumer et à s’exciter dans tous les sens. De quoi rendre l’expérience vraiment plus intense ! De plus, les quatre écrans sur le côté et celui central donnaient à la scène une allure absolument badass.
Magnifique jeux de lumière pour la dernière édition d'ANIMALZ !
Publiée par EDM France sur lundi 23 avril 2018
Crédit photo : Mclmpht / EDM France
Et puis… sincèrement, les gars, les visuels d’éléphants, de lézards et autres Demogorgons qui marchent en rythme avec la musique, on met un très très gros pouce en l’air : il n’y a rien à dire, les graphismes étaient exceptionnels. Chaque édition est de plus en plus spectaculaire, avec finalement très peu de points négatifs et justifiant l’élargissement de la fan base des Animalz. Pardon, mais, la location de Bercy, c’est pour bientôt, non ? Pour les cinq ans, par exemple ? Quoi qu’il en soit, on a déjà hâte.