Ce n’est un secret pour personne : la bass music est aujourd’hui incontournable dans la société française. Depuis les raves incessantes et, plus récemment, la popularisation de la dubstep puis du trap, le mouvement continue d’évoluer et de s’infiltrer absolument partout. À vrai dire, que vous y soyez allergiques ou non, impossible que vous soyez passés à côté : il suffit d’allumer son poste de télévision pour se taper une publicité ancrée dans du dubstep miellé, tomber sur un clip VEVO mariné aux basses modulées du dernier ghostproducer ou, tout simplement, d’avoir entendu le son émanant des écouteurs de votre voisin basshead du métro. Si la musique électronique se permet de muter aussi vite et de tout engloutir sur son passage, c’est en partie dû à toute la bass music (et ses sous-genres), qui continue d’attirer la nuit parisienne et de faire parler d’elle. Elle est impétueuse, presque rebelle et fougueusement attirante.
Bien sûr, hormis les nombreux artistes qui continuent de prospérer, les autres qui percent doucement et qui, indéniablement, entretiennent le mouvement, on doit aussi et surtout sa prospérité aux quelques organisateurs d’événements du milieu. Parmi eux se trouve Chwet, qui a saisi l’importance du domaine il y a bien longtemps déjà en proposant les célèbres soirées Jungle Juice et Splash. Des fêtes atomiques, perpétrant la tradition de la drum & bass et du dubstep et installant une solide renommée aux organisateurs. C’était sans compter sur Animalz, le nouveau projet bass music qui s’est vite installé en 2013 comme une des plus grosses teufs bass music de France… ni plus ni moins.
Ici, on passe à la vitesse supérieure : on quitte les clubs de la Capitale pour s’installer dans quelque chose de plus gros, plus grand, plus chouette. Configuration estivale, sono monstrueuse, scénographie massive et, surtout, public DENSE. À base d’environ six ou sept mille personnes, la salle du Dock Pullman est souvent bien comblée. Et bien sûr, le tout grossit d’années en années : les Animalz ont déjà accueilli les plus grands du domaine, d’Excision à Dirtyphonics, en passant par Datsik, Eptic, Noisia ou encore 12th Planet… Cette fois-ci, le 22 octobre, l’édition du lynx proposera une line-up de choix avec 20 artistes au programme !
Crédit photo : Mysta Photographics
Zomboy, pour n’en citer qu’un, vaut à lui tout seul le détour. Véritable monstre de la scène bass, le producteur et DJ anglais s’est imposé grâce à des hits magistraux tels que Nuclear, Game Time ou encore le célèbre Terror Squad. Zomboy, c’est le genre de mec qui fait déplacer des foules dans le monde entier, qui a tout explosé lors du récent Dreambeach et qui collabore avec les plus grands. Un phénomène, qui manie aussi bien le dubstep sec et frappé que la trap music ténébreuse, sans oublier ses petites pointes électroniques plus colorées. Autant dire que l’on a vraiment hâte de le voir bousculer la Animalz à nouveau.
Le set de Zomboy au Dreambeach Festival (Espagne) était résolument ce qu’on appelle une tuerie.
Et puis, c’est sans parler de Black Sun Empire, le néerlandais officiant dans une drum & bass absolument sulfureuse ; l’italien Maztek, déjà excellent lors de la première Get Ready (dont vous pouvez apprécier notre passage ici) ; la très jeune étoile montante Dion Timmer supportée par Excision (les deux ont d’ailleurs ensemble pondu le très bon Final Boss) ; le violent Trampa, Hazard et beaucoup, beaucoup d’autres. Il est en fait difficile de caser tout le monde, étant donné que les vingt artistes se répartiront sur dix heures de musique consécutives. Un gros bordel, aussi qualitatif que quantitatif.
Crédits photos : Mysta Photographics / Jacob Khrist
En fait, assister à cette Animalz, c’est peut-être assister non seulement au plus gros rendez-vous bass music de France de l’année (hors festival, on entend bien), mais également à tout l’amour que nous, petits français, pouvons témoigner à la musique électronique. Une véritable décharge d’énergie et de bonne humeur qui se verra le 22 octobre ornée de moyens encore plus imposants pour satisfaire l’appétit de son public. Le rendez-vous est pris.
En attendant, on se quitte avec une petite playlist illustrant l’esprit sonore de cette belle Animalz. C’est cadeau !