Tascione (oubliez l’accent rital, ça se prononce « Ta-see-own ») fait aujourd’hui parler de lui avec la sortie de son premier EP : baptisée Smoke & Mirrors, l’oeuvre est signée sur le label Quality Good Records, créé par le célèbre et très doué ƱZ. Forcément, avec un tel nom derrière, on fait facilement confiance et on a difficilement peur de se retrouver face à des tracks décevants. On ne s’est pas trompé : l’EP fracasse comme il faut ! Retour sur l’artiste, ses précédentes prod’ et petit résumé du bébé.
Quand j’ai commencé à écrire cet EP, je savais que je voulais quelque chose de différent. J’espère qu’il provoquera des sentiments auxquels les gens ne s’attendaient pas en écoutant de la « trap music ».
Originaire de Meford aux Etats-Unis, Tascione est issu d’une famille de mélomanes qui lui ont transmis toute une culture musicale. Officiant d’abord dans le piano et la guitare, c’est finalement derrière un ordi’ que le producteur trouvera ses marques et plus particulièrement dans le monde chaleureux de la bass music. Son premier succès avec Real Street, composée avec Prismo, le poussera à aller plus loin avec d’autres morceaux à succès. On notera des productions originales excellentes comme Deeper Love et Machete, ou encore des bons gros remixes des familles (King of Everything de Wiz Khalifa, Smother Shit d’Herobust ou Crush on You de Sullivan King). Avec la venue d’un EP dans la maison du trap lord, on pouvait s’attendre à quelque chose de conséquent.
Le premier track Paranoia, en featuring avec Kompany, annonce la couleur : une mélodie simple, puissante et rythmée à laquelle vient se rajouter échos raffinés et vocaux excités. Un condensé plutôt brut qui s’ouvre au morceau phare Smoke & Mirrors, fer de lance de l’EP, qui a bénéficié de la performance du chanteur Ian Everson. En l’occurrence, il s’agit un peu du calme avant la tempête puisque dès le couplet terminé, plutôt doux, le build-up annonce une retombée violente : le drop bouscule, décoiffe et se voit aidé par des samples vocaux (qui rappelle d’ailleurs un certain BYB) particulièrement entraînants.
Lights Out quant à lui se veut ancré dans la surexcitation dès les premières secondes. Petite boule de nerfs audio qui ne demande qu’à exploser, le track s’envole dès son premier drop en partant dans des aigus festifs et des basses résolument profondes. La partie qui s’en suit et qui accompagne la deuxième montée en tension continue en ce sens, avant une nouvelle retombée, plus lourde, plus violente.
Une vraie réussite qui précède un dernier morceau : Enigma se veut lui plus épique, plus sombre, plus mécanique, usant de voix digitalisée retournée dans tous les sens et d’extraits radios à moitié brouillés.
Au final, il en sort un véritable petit voyage auditif, tout à fait dans la veine de l’univers d’ƱZ, très homogène et surtout d’une qualité de production certaine. Tascione, un artiste encore récent dans l’univers bass music mais qui a toutes les raisons pour que l’on s’intéresse à lui de plus près encore. Une jolie entrée en matière qui ne peut qu’augurer du meilleur pour la suite : ƱZ semble savoir dénicher les bons gars.
Lisez notre report du dernier passage d’ƱZ pour la Tealer Party en cliquant ici