Il est clairement l’un des artistes Néerlandais les plus en vue du moment : Brooks écrase tout sur son passage depuis deux ans. Jeune producteur ayant bénéficié des bienfaits d’Internet et vite supporté par les grands DJ’s de ce monde, il s’est notamment illustré par le biais de tracks Big Room et Progressive House iconiques. L’avenir lui semble vertigineux et nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec lui sur son passif, ses propres découvertes ou sa vision de l’industrie EDM.
Make Your Move, Pinball, Hold It Down, ses remixes de Dusk Till Dawn ou Scared To Be Lonely font clairement partie de ces musiques vite devenues cultes et ultra-récurrentes en festivals. Après quelques collabs bien senties avec Bassjackers, Showtek ou Mike Williams, Brooks s’est illustré avec Martin Garrix sur le célèbre Byte et vient de sortir, il y a un peu plus d’un mois, Like I Do à nouveau en compagnie de Garrix et… David Guetta. Un énorme succès puisque le titre cumule déjà presque 70 millions d’écoutes sur Spotify (et quelques autres 40 millions sur YouTube)… Ses scores sont tout bonnement impressionnants et le public lui témoigne une affection croissante et toute particulière. À l’occasion de ce nouveau titre, Brooks s’est rendu disponible pour répondre à nos questions.
Comment as-tu commencé la musique électronique et qu’est-ce qui t’y a poussé ?
Mon cousin avait un jeu de vieilles Pioneer CDJ. À chaque fois que j’étais chez lui, on passait tout notre temps à télécharger des musiques, les graver sur CD et on s’attelait pendant des heures à essayer de tout mixer ! On se demandait tous les deux comment la musique était faite, alors nous avons cherché sur Internet et avons téléchargé une version de FL Studio. Pour le reste, on sait ce qui s’est passé… !
Ton amitié avec Martin Garrix semble solide. Comment est née cette relation ?
Je publiais presque tous mes tracks sur FHM (NDLR : Future House Music, une plateforme YouTube et SoundCloud) et certains d’entre eux étaient rejoués par des DJ’s comme Martin Garrix ! Garrix jouait à cette période trois de mes morceaux dans ses sets et m’avait alors demandé de remixer Scared To Be Lonely. Il a beaucoup aimé le remix que j’ai mis en plus et on a commencé à discuter en Facetime. En l’espace d’une semaine, on était ensemble en studio pour travailler sur Byte.
À quoi cela ressemble-t-il de composer en studio avec les plus grands du domaine ?
Pour moi, David Guetta est l’un de mes collaborateurs préférés. Il adore travailler sur de nouvelles choses et ça crée une atmosphère vraiment cool pour réfléchir et bosser. Les collabs ou les remixes avec des échéances strictes peuvent souvent engendrer de la pression et les résultats peuvent sentir forcés – avec Guetta et Garrix, ça n’a jamais été le cas. C’était vraiment une expérience de dingue !
Ton ascension est impressionnante : c’est le rêve de tout artiste d’être écouté par autant de personnes. Humainement, en laissant l’artiste de côté, que ressens-tu quand tu vois la hype présente autour de tes musiques ?
C’est à la fois une leçon d’humilité et une terrible excitation. Je suis tellement hypé quand je reçois toutes ces réponses folles de la part de mes fans ! Du fin fond du cœur, tout cela signifie beaucoup pour moi et je ne pourrais pas être plus reconnaissant que ce je suis déjà pour tout le soutien.
Quel est pour toi le but ultime de ta carrière ? Pour beaucoup, faire un titre avec David Guetta ou Martin Garrix est déjà un point culminant…
Le truc, c’est que… je ne me suis jamais vraiment fixé d’objectif final. J’ai toujours eu le sentiment que tant que je ferais de la musique, je serais totalement heureux et je n’ai donc jamais commencé à sortir des musiques avec un but précis en ligne de mire. À la base, la production était un hobby que je faisais pour m’amuser ! D’une façon ou d’une autre, ces chansons m’ont hissé là où je suis maintenant et je n’ai aucune idée de ce que je devrais atteindre pour me sentir complètement satisfait. Le fait que je sois désormais à ce stade, que je travaille avec certains des plus grands noms et que je fasse des shows partout dans le monde est déjà tellement surréaliste… Je vais vivre l’avenir comme il m’arrive et profiter de tout ça autant que je le peux.
D’ailleurs, parlons de ce dernier hit. Les scores de ‘Like I Do’ sont tout bonnement hallucinants. Comment s’est passée la production de ce titre ?
Ce qui est drôle, c’est qu’on ne s’est pas vu une seule fois pendant toute sa conception ! Comme je le disais, David était en train de faire sa tournée des Arenas et Martin jouait à travers toute l’Asie. On a donc tous travaillé via des mails et Facetime ! Tout a commencé sur une idée de base de David qu’il nous a envoyé à moi et Martin. À partir de ce moment, chacun de nous trois continuait d’y ajouter ses propres parties jusqu’à ce que la première version soit finie. Nous l’avons tous testé lors de quelques shows et le public y était vraiment réceptif. C’est peu de temps après que Guetta l’a confirmé prête pour la sortie, au moment de sa grosse tournée !
Qu’est-ce que l’on ressent la première fois qu’on monte sur scène lors d’un événement comme le World Club Dome ?
C’est un mélange hardcore entre l’émerveillement et le chair de poule – ça m’a rendu vraiment nerveux parfois, mais je n’ai jamais pu me retenir de sourire en voyant l’ampleur des stages. Ce genre d’événements est exactement ce qui m’a fait rêver pendant des années.
À l’heure où de nouvelles tendances comme la Future Bass, la Trap ou la Bass House émergent complètement, quel regard portes-tu sur l’EDM actuelle ?
L’EDM en tant que scène à part entière est beaucoup plus étalée qu’il y a quelques années avec de nombreux sous-genres. Je ne pense pas que ces styles prévaudront aussi longtemps que la Big Room. Cela dit, je trouve que c’est définitivement une bonne chose : les artistes s’essaient à de nouveaux trucs et quand je suis moi-même en festival, j’aime le fait que chaque set auquel j’assiste est différent et a ses particularités.
Est-ce que tu t’essaies à d’autres genres en privé ? Ça pourrait être fun de te voir collaborer avec des acteurs néerlandais comme Yellow Claw !
Je fais tous les différents styles dont j’ai envie, je ne publie juste pas tous mes morceaux. Si je finis par sortir quelque chose d’un peu différent, ce sera probablement avec les gars du label Bitbird. J’aime vraiment ce qu’ils font là-bas.
Avoir grandi aux Pays-Bas est-il automatiquement un plus pour faire carrière dans le deejaying ? Qu’est-ce qu’un pays comme celui-ci t’a apporté ?
J’imagine que ça aide ta carrière, du moins en partie. Il y a plus de professionnels dans ton environnement qui peuvent t’aider et/ou qui t’offrent des services dans la production, le management, le booking… Les éditeurs peuvent par exemple t’aider avec les titres et la typographie, ce genre de choses. Tu sais si ce qu’il dit est juste : « If it Ain’t Dutch, It Ain’t Much ». (rires) (NDLR : Il s’agit d’une citation populaire aux Pays-Bas et controversée ailleurs, favorisant le savoir-faire et le patriotisme Néerlandais)
Du coup… DJ Snake ou David Guetta ?
C’est difficile de choisir entre deux producteurs et DJ’s légendaires : ils font tous les deux leurs propres trucs dans des chemins séparés et je pense que l’on ne peut que respecter ça. J’aime leurs deux musiques !
En studio, plutôt bière ou café ?
En studio, la bière, carrément ! (rires) Je ne bois du tout de café. Quand je sors avec des amis, on boit surtout la bière qui est disponible – je sais que ça fait un peu pitié (rires) mais je suis fan de tous les styles de bières. Sans ça, j’adore ma vodka-Red Bull quand je suis en tournée !
Trap ou Dubstep ?
Je choisis le clan du Dubstep. Si tu écoutes mes tracks attentivement, tu peux y entendre certains éléments de Dub !
House ou Techno ?
Celle-la est difficile… La House !
PlayStation, Xbox ou PC ? LA FRANCE VEUT SAVOIR !
La Nintendo Switch, direct ! (rires)
Pour terminer sur une note positive, quel artiste émergeant souhaiterais-tu nous faire découvrir ?
Les mecs, vous feriez bien de jeter une oreille à Todd Helder. Il vient juste de lâcher un son sur STMPD et c’est un truc de malade. J’ai entendu certaines de ses prochaines sorties et elles sont clairement next-level. C’est un gars super chill et je le vois tout à fait exploser dans un an ou deux.