Le Social Club commence à devenir la maison française de la bass music. Là-bas, on se connaît tous plus ou moins, on aime y aller et on aime y revenir : le son est lourd, la proximité avec les artistes presque intime et le personnel à la cool. Forcément, quand on apprend que Yellow Claw est de passage au 142 rue Montmartre, on sait déjà à quoi s’attendre : un sacré gros bordel.
Le 4 décembre fut un peu une réunion de quelques-uns des meilleurs acteurs de la nuit. Hormis la salle et les gens qui l’animent (à savoir que YC a demandé personnellement à jouer au Social Club), on est content de retrouver les amis de chez All Naked, déjà auteur de bon nombres de soirées mythiques (dont la Get Ready, nouveau projet auquel nous nous sommes déjà rendus il y a peu) et qui ont été ici chargés de produire la soirée. Avec eux, la jeune boîte Nextep Agency, qui booke les artistes électro les plus prestigieux un peu partout en Europe : après Skrillex, Zomboy, Kill The Noise ou encore Proxy, c’est donc au tour du « Yellow Mother Fucking Claw » de venir s’ajouter à la liste de l’agence. Joignez à tout cela quelques excellents DJs/producteurs ainsi qu’un public chaud comme la braise et vous avez l’une des soirées les plus malades de cette fin d’année.
Yellow Claw et Cesqeaux @ Social Club – EDM France AftermovieVidéo maison de la folle soirée Yellow Claw et Cesqeaux au Social Club !
Avec Dr.H0PE, SiAsss, Idrog-N et Guestarach
Le report et les photos arrivent incessamment sous peu !Posté par EDM France sur mercredi 16 décembre 2015
Mais avant le passage du trio phare, sur lequel nous reviendrons en temps voulu, le line-up commençait déjà bien fort. Le warm-up était assuré par Idrog-N, le papa des soirées Down in Da Club, Bass 2 Bass ou encore des Dirty Party qui a ici livré une très sympathique prestation. Malheureusement, qui dit début de soirée dit public timide, et par là-même peu de foule (problème largement réglé par la suite, oh que oui). Pourtant, ce n’est pas le dubstep violent, allégé quelque peu par d’excellents hits de la scène récente, qui ont déçu les premiers fêtards. Il est d’ailleurs étonnant de voir comment le Social Club s’est empli d’un set à l’autre.
Car Dr.H0PE, programmé à minuit seulement, s’est clairement fait plaisir devant un public qui commençait déjà à s’entasser doucement dans la fosse. Le producteur parisien, qui vient d’ailleurs de livrer un sympathique remix du titre Star Wars d’Ookay, continue de grimper avec des productions et des mixes salvateurs. Cette nuit-là, le docteur a lâché les basses d’un genre hybride qui lui correspondait bien. S’alliant autant au trap qu’au hardstyle, qu’à la basse violente qu’au dub impitoyable, son set laissait tout juste assez de répit pour repartir à l’assaut l’heure d’après. On insiste vraiment sur ce jeu de qualité, s’inscrivant parfaitement dans l’écriture de Yellow Claw et donc dans cette lourde soirée. Sans doute l’intégralité de son set devrait vous donner une idée…
Crédits photos : EDM France
Quelques pas de danse plus tard, le temps d’ingurgiter quelques shots et de vivre « l’Odyssée Légendaire du Fumoir du Social Club lors d’une Grosse Soirée », le public est dense. Energique. Plutôt excité. C’est au tour de SiAsss de s’installer aux platines et de faire perdurer la folie. Il précède Cesqeaux, la première grosse, grosse tête d’affiche de la nuit : autant dire que la tâche n’est pas aisée. Son set, s’orientant sur un axe plus trap et hip-hop teintée de sévère bass music n’en a pas laissé beaucoup indemnes. S’installant sur un rythme plus doux (doux = très violent quand-même) sur la première moitié puis plutôt révolté sur la deuxième, on a pu voir quelques sympathiques mouvements de foule sur des classiques comme Mosh Pit de Flosstradamus ou Click Clvck de Lumberjvck. Clairement, la foule était archi-chaude vers deux heures du matin avec l’arrivée du fameux néerlandais.
Crédits photos : EDM France & Dennis Branko Photography
Cesqeaux donc, figure montante de la scène électronique hollandaise et proche de Yellow Claw, était présent pour retourner le dancefloor. Littéralement. On l’avait déjà beaucoup apprécié lors de la All Naked 3.0 en mai dernier, où il avait pondu une énergie monstre au YOYO du Palais de Tokyo : le revoir dans le cadre plus social de cette boîte de nuit ne pouvait que tirer l’ambiance vers le haut. Et nous ne nous sommes pas trompés, puisque Cesqeaux a mis le feu à la salle. De bonne humeur, presque surexcité, agitant sa mèche folle par-dessus dessous, on sent qu’il s’amuse autant, voire plus encore, que le public sur sa scène surélevée. Question musique, les clubbeurs ont eu droit à du Cesqeaux tout craché, résolument basé sur de la basse lourde. Du trap mêlé à une bonne dose de moombahton surexcité : il n’avait qu’à piocher dans sa discographie personnelle pour faire plaisir. Il est allé cependant bien plus loin que ça, revisitant les classiques pour transcender. Le meilleur set de la soirée… ?
Crédits photo : EDM France
Il est trois heures du matin, nous sommes en plein milieu de la nuit. L’heure pour LE groupe de la soirée de terminer les pizzas en backstage avant d’aller remuer les plus de 1000 personnes venues pour les apprécier. Pas forcément un grand défi quand on connaît l’ampleur et le passif du trio, qui a déjà joué aux plus grands festivals mondiaux, en pleine tournée mondiale pour leur nouvel album Blood For Mercy et avec déjà de nombreuses collaborations avec des superstars mondiales. Des grosses pointures, un peu fatiguées puisque la veille en Allemagne pour un live acharné, mais qui se sont tout de même sacrément donnés. Après une installation silencieuse de la part de leur équipe, la foule est toute muette, attendant l’arrivée des trois grands fous. Ils ne se sont pas fait prier puisque l’entrée de Yellow Claw s’est faite dans un bordel festif absolu. Les basses sont lâchées, le MC principal du groupe se plante sur le devant de la scène muni de son micro et les tracks énergiques du nouveau skeud s’enchaînent, défoulent et font vibrer. Peu de temps après, Bizzey enlève forcément son haut et se retrouve torse nu comme à son habitude : les deux autres membres eux, Jim Aasgier et Nizzle, restent habillés mais ont aussi très chauds. Comme nous tous à ce moment-là.
Crédits photos : EDM France & Dennis Branko Photography
Spectateurs d’une puissance sonore démesurée (un peu trop de décibels, même ?), on ne sait pas trop quoi faire entre s’évanouir d’excitation, partager sa folie avec ses potes transpirants ou tenter de rester en vie en plein milieu de fosse. Les basses, elles, frappent comme pas permis sous le joug des lumières électriques de la salle. On aura finalement eu droit à leurs plus grands hits, allant de Slow Down à Assets en passant par Sin City ou Shotgun. Une playlist agrémentée des gros tubes bass music – retouchés en live évidemment – piochant essentiellement dans un trap/hardstyle savoureux. Une énergie communicative d’une heure, et non deux comme annoncée : le groupe partait en réalité très tôt dans la matinée pour leur show du Brésil et la deuxième heure qui leur était réservée, qui servait en réalité à allonger confortablement leur set si l’envie leur en prenait, n’a pas été utilisée.
Crédits photos : Dennis Branko Photography
Du moins, pas par Yellow Claw puisque les très bons Dr.H0PE et SiAsss se sont remis au fourneau, récupérant la chaleur du public pour la prolonger un maximum. Un b2b carrément efficace, muni d’une belle intensité coopérative de la part des deux DJs où SiAsss n’hésitait même pas à s’emparer du micro et balancer quelques textes sur les sons du Docteur. OKLM. Guestarach, fidèle habitué du Social Club, s’est chargé de la fin de la fête avec un set trap/banger/hard bass des familles, atomisant les derniers survivants (et ils étaient encore nombreux). En soi, une sacrée soirée qui signait de belles performances, homogènes dans l’ensemble et pleines de bonne humeur. Alors certes, certains rechigneront toujours sur le fait que l’accès à la salle et aux vestiaires n’était pas aisé, que des mecs se comportaient comme s’ils étaient un peu trop en chaleur et que globalement, trop de monde tue le monde. Mais la Nuit a toujours été comme ça : imprévisible, parfois vicieuse et pourtant terriblement délicieuse. Cette nuit-là, Yellow Claw est passé tout défoncer avec ses compères. Tout défoncer. Ils ont plutôt bien accompli le carnage.
Crédit vidéo : LMProd
Des photos supplémentaires sont disponibles depuis notre page Facebook ainsi que depuis l’album officiel de Yellow Claw.