Originaire de Londres, Jay Faleye aka Tantrum Desire est considéré comme l’un des grands piliers de la Drum & Bass. D’Oblivion à Reach en passant par un album et de nombreux EP’s, ses tracks les plus populaires résonnent encore et l’Anglais continue de produire avec une créativité folle. Il sera, le 18 mai prochain, sur la scène du Trabendo de la Get In Step : l’occasion parfaite de lui poser quelques questions artistiques.
Tu as une longue carrière dans le monde de la musique et plus précisément dans celui de la Drum & Bass. Comment fais-tu pour ne pas t’ennuyer et te renouveler constamment ?
J’arrive à ne pas me lasser en divisant mon temps de travail entre le studio et le deejaying, tout en passant du temps avec ma famille et mes amis. Aussi, j’aime parfois tourner le dos délibérément à la Drum & Bass pour écouter d’autres styles de musique. Ça me permet une inspiration supplémentaire qui me donnera un coup de pouce une fois revenu en studio pour écrire de nouveaux projets D&B. Ca m’est arrivé de prendre quelques semaines pour composer tout un bunch de morceaux et de rester assis derrière les consoles pendant des heures et des heures, juste à créer de nouveaux sons. C’est chose courante en tant que producteur et tout ça aide à rafraîchir son esprit, à recharger ses munitions pour toutes les sessions en studio futures.
Au-delà de la musique électronique, quelles sont tes références ? À quel point ont-elles influencé ton travail ?
J’ai toujours écouté un large éventail de musiques, y compris orchestrales. Celles-ci ont un grand intérêt pour moi, je suis un grand fan de compositeurs d’OST comme Hans Zimmer, John Powell et beaucoup d’autres. J’ai parfois fait des voyages ou des journées entières en studio, juste à écouter l’ensemble des symphonies pour rassembler des idées. J’aime ajouter un instrument de corde ou de cuivres quelque part dans mes sons, ça ajoute un peu d’excitation et de cinématographie.
Tu as travaillé à plusieurs reprises avec des artistes féminines comme Solah ou encore Laura Bayston. Comment une chanteuse influe-t-elle sur ton travail de producteur ?
Travailler avec des chants me donne un peu d’avance dans la définition des idées. Ils peuvent parfois développer le track plus rapidement alors que je bosse sur les mélodies et les beats autour d’un crochet ou d’un couplet. Une voix fait ressortir mon côté musical et m’apporte une vraie expérience dans le jeu de divers instruments.
L’un de tes plus grands tubes, Reach, a maintenant 7 ans et il continue d’être diffusé dans de nombreuses soirées. Et comment s’est déroulé sa confection et quel regard as-tu porté sur son succès ?
Reach était l’une de ces chansons funs que j’ai écrite en une nuit. Je m’en souviens bien, tout s’était aligné ensemble et parfaitement. Tu ne sais jamais à quel point un track va marcher tant qu’il n’est pas sorti, celui-là a été vraiment bien reçu et ça a été un peu un tournant dans ma carrière. C’est devenu l’un des morceaux les plus joués de la scène et j’en suis vraiment content. Je le passe toujours à chaque set et même si ça fait un bout de temps que je l’ai publié, les réactions de la foule et les chants sont toujours très vivants. C’est incroyable à voir !
De nos jours, ce n’est pas évident de sortir un album entier en Bass Music. Quelles ont été les directives pour Diversified ? Et quelles seront-elles pour tes projets futurs ?
Pour être honnête, je ne suis pas vraiment donné de consignes, sinon j’aurais probablement perdu le plaisir de faire cet album. Il en va de même pour mes projets d’avenir : j’écris toujours la musique avec l’ambiance du moment. Avec ce LP, je voulais donner un avant-goût de ce que j’aime produire à l’intérieur et à l’extérieur de la Drum & Bass, d’où le titre « Diversified ». Je pense avoir atteint cet objectif.
Quel regard portes-tu sur la scène D&B actuelle ? Es-tu nostalgique de la génération précédente ?
Je pense que la scène Drum & Bass actuelle est en bonne santé. Elle a toujours été au top et elle a frappé les plus grandes fêtes du monde comme l’EDC Las Vegas, Glastonbury ou d’autres festivals et clubs emblématiques. De nouveaux artistes arrivent constamment et apportent des musiques qui ont une vraie plu valu. Le son de la D&B est en constante évolution : dans beaucoup de ses formes actuelles, il y a des éléments old-school et des influences de la génération précédente. Ça montre bien que ce style original vivra pour toujours au travers des productions modernes, je pense.
En Europe, les événements Bass Music se multiplient. Quelles sont les soirées ou les festivals de référence selon toi ?
Parmi les nombreuses soirées auxquelles j’ai joué, je dirais que Glastonbury, Rampage, Beyond Wonderland, Let It Roll, Shambhala ou la réouverture de la Fabric à Londres ont été quelques-uns des shows les plus fous. Et encore, la liste n’est pas terminée.
Had so much fun at 'We Are Electric' – Thank you Netherlands!
Gepostet von Tantrum Desire am Samstag, 17. Juni 2017
C’est un plaisir de te revoir à la capitale Française, ça faisait longtemps. Tu as l’air de te produire moins souvent sur scène, désormais. Pourquoi ?
Ouais, j’ai vraiment hâte de sortir d’Angleterre et de jouer à une nouvelle Get In Step ! La dernière fois où je suis venu était complètement dingue.