Déferlement de basses à s’en éclater les tympans, un public aussi chaud que les artistes et une organisation quasi-parfaite : Animalz continue d’être LA soirée bass référence en France. Retour sur une dernière édition particulièrement réussie.
Voilà la troisième année et la huitième édition qu’Animalz nous régale de sa programmation folle. Et la soirée du 15 avril n’était pas une exception. Après des mois d’attente, le line-up est finalement dévoilé un mois avant l’événement. Et pour le coup, pas de déception possible : du riddim en masse avec le duo fou Yakz et Al Ross, Uber et le jeune Phiso, du dubstep de haut level avec Trollphace, le très attendu Datsik et les merveilleux Cookie Monsta et Funtcase en B2B, ainsi que le Subway Crew en début de soirée. Et, bien entendu, de la puissante drum and bass avec The Prototypes, Killbox et GDUB. Que demander de plus pour chauffer un public affamé de violence depuis près de six mois ?
On se retrouve donc samedi soir devant les Docks de Paris, comme à chaque édition, salle parfaite pour l’événement par sa taille et son espace extérieur. Il faut dire que même l’endroit se prête au before : une grande place, à côté de laquelle se trouve un parc où s’entassent des milliers de teufeurs, qui skankent déjà munis de leurs enceintes portables et de leurs mélanges d’alcool en tout genre. Une fois chauffé à la bonne température, des flyers plein les poches, le monde se dirige alors doucement mais sûrement vers la salle.
Crédit photo : EDM France / Twinkie Photography
L’entrée se fait sans encombre, comme toujours : une organisation parfaite niveau gestion des flux humains. Les deux vestiaires intérieurs et extérieurs toujours de mise : pourquoi changer une équipe qui gagne ? Même les vigiles, si peu sympathiques en temps normaux, paraissent contents d’être là. L’attente du vestiaire est une souffrance que l’on connaît tous. Les basses font déjà trembler la salle, mais il faut attendre son tour tel un enfant dans la queue de Disneyland. Une fois rentrés, Animalz nous offre un show lumière encore au dessus de la dernière édition : des écrans lumineux tout autour de la scène et des lights sur les murs de droite et de gauche pour un taff merveilleusement bien accompli.
Dès le set du Subway Crew, les premiers arrivés occupent déjà la salle en profitant de l’espace disponible. Franky Nuts, Lifecycle, Hebbe et Nicon nous chauffent avec un sympathique dubstep avant de laisser la place à Yakz et Al Ross. La violence à l’état pure. Le début du set commence par leur très lourde track Eye of the tiger VIP avant de nous faire vivre un voyage riddim à en faire révulser les yeux. Du milieu de la fosse, on pouvait apercevoir leurs deux silhouettes rebondir : preuve encore qu’ils étaient très, très chauds.
Crédits photos : EDM France / Twinkie Photography
Arrive ensuite UBER, pour continuer sur la lancée riddim. Et pour nous mettre en jambe, quoi de mieux que de balancer YMCA ? Après une intro assez longue, qui nous laisse le temps de réaliser les fameuses lettres avec nos bras à plusieurs reprises, le drop nous envoie sur Mars. Au moins. Une heure plus tard et une nuque en moins, Trollphace vient en remettre une couche. Et là, les classiques s’enchaînent, à base de Got 2 Know ou Purple Lamborghini. Bon, assez de dubstep pour le moment. Il est l’heure de se dégourdir les pieds avec de la bonne grosse drum and bass des familles, nous avons nommé : The Prototypes !
Crédits photos : EDM France / Twinkie Photography
Pour rentrer en matière, c’est alors Beg & Borrow qui retentit dans l’enceinte des Docks. S’enchaînent ensuite Electric, la très célèbre Kill The Silence, ou encore Rocket Guns Blazin’. Que du familier et de quoi entendre les traditionnels « po po po po po », criés en cœur par le public. Alors que la salle est presque comble, les jambes sautillent sur le rythme saccadé de la neurofunk et s’échauffent pour le 6e set de la soirée et un des plus attendus : Datsik.
Et là, pas de doute : le public l’attend de pied ferme. Le numéro 137 des Docks Pullman est noir de monde. Après des années d’absence de la capitale, Datsik est de retour pour casser des gueules, à l’occasion de sa tournée européenne qui s’ensuit juste après le fameux Ninja Tour 2017. En une heure, le DJ canadien nous offre un set presque parfait : les meilleurs tracks de son EP Sensei (Just Saiyan’, Sensei), quelques sons de Darkstar (Let’em Know), des bons vieux morceaux à l’ancienne (mention spéciale pour Athena), le tout saupoudré d’un peu de trap énervé. Un set de haut level, trompant le public avec des drops surprises : comment prolonger le plaisir. La petite touche Datsik, c’est un DJ profondément heureux de voir son public, communiquant avec lui et en lançant des « Je t’aime Paris ! » plutôt sincères. Merci.
Crédit photo : EDM France / Twinkie Photography
Après une heure si violente et orgasmique, l’heure est venue de prendre une pause. Ah oui, mais non, raté. C’était sans compter l’alliance magique d’Ed Rush et d’Audio pour nous coller aux enceintes. Difficile de décrocher d’une drum and bass si entraînante et travaillée. On reconnaîtra les kick secs de Bound To Other,ou encore la basse profonde de Surge. Sans oublier MC 2 SHY qui sait nous chauffer comme il faut. Bien sûr, il faut passer par la case Dead Limit, qui ambiance toujours la totalité de la salle, sorte de Mr Happy de 2017.
Il est désormais 3 heures du matin et la moitié de la soirée est déjà passée. Pourtant, ce qui nous attend est encore de taille puisqu’arrive le B2B tant attendu de cette édition : Funtcase et Cookie Monsta ! Attendez, non. Surprise. Datsik se joint à la partie. Toujours plus de violence, dira-t-on. En guise d’intro, les DJs balancent Beast Mode : 1 minute 30 de montée en puissance qui nous fait attendre le drop avec impatience. Les basses transpercent presque à nous en rendre sourds, les corps se déchaînent et les pogos se succèdent. De Soundboy, à Drunkzelda, et puis, bien évidemment, Borg : il semble que Cookie et Funtcase souhaitent nous envoyer le drop le plus hard qui soit.
Crédits photos : EDM France / Twinkie Photography
Avant de repasser à la drum and bass, il reste Phiso et son violent riddim, à l’origine du célèbre Jotaro. Il faut dire que le jeune DJ a su nous faire patienter : après l’annonce d’une tournée européenne début 2017, cette dernière a finalement été… annulée. Selon les rumeurs, l’entourage de Phiso lui conseillait d’attendre un grand événement bass music pour se déplacer en Europe. L’Animalz tombait à pic ! Même si Jotaro est déjà passée plusieurs fois, remixée à toutes les sauces, la version officielle nous régale de son « Yare Yare Daze » crié à l’unisson et de son drop électrique si puissant. Un set à la hauteur de nos attentes, entre Malevolent et Wasteland, qui clôture la partie dubstep de la soirée.
Crédits photos : EDM France / Twinkie Photography
Pour finir, et pour les plus courageux, puisque la salle s’est considérablement vidée (d’un coup, comme ça), GDUB (Sub Zero et Original Sin) balance une bonne vieille drum and bass. Parfait pour finir en beauté, avec un remix de Ready or Not puis, vers la fin, de la d&b plus calme, pour terminer en douceur. Les lumières s’allument, laissant place à un sol jonché de verres écrasés et laissant apercevoir les visages fatigués. Les derniers fêtards se dirigent vers la sortie, les jambes lourdes, pour retourner à leur point de départ : la place de Front Populaire. Animalz nous laisse, une fois de plus, des étoiles plein les yeux et des acouphènes plein les oreilles. Et comme à chaque édition, on se demande comment faire mieux. To be continued.
L’intégralité des photos est disponible dans la galerie Facebook officielle EDM France ici.