Après neuf ans d’activité, le duo Flosstradamus s’est imposé comme l’un des pionniers de la bass music. Fort d’un style identifiable et de productions épileptiques, le groupe livre aujourd’hui son EP SOUNDCLASH, une ode au festival alcoolisé et aux champignons hallucinogènes.
Les amateurs du genre se souviennent forcément du très rythmé Underground Anthem, de la frappe Mosh Pit ou bien encore de l’excellent remix d’Original Don. Autant de morceaux qui ont défini l’essence même de Flosstradamus, se situant entre les basses lourdes modulées et les sonorités d’électro old-school finement agressives. Pour ce nouvel EP de six tracks, les deux compositeurs ont œuvré pour prolonger l’univers festif qu’ils ont mis si longtemps à construire : pas de doute, nous avons bien là du Flosstradamus tout craché.
La première piste, déjà dévoilée il y a quelques temps, met en avant la collaboration en or du groupe chicagoen avec l’anglais réputé TroyBoi, qui a d’ailleurs secoué le Faust Paris dans la capitale française il y a quelques semaines. Fer de lance de Soundclash, ce track éponyme offre un voyage à la frontière du stroboscope et du bong stické d’un énorme Bob Marley (sous acide). Assurément, la couleur est annoncée : la signature ici de deux des plus gros producteurs de Trap donne un résultat travaillé et directement séduisant.
Et que dire des cinq musiques suivantes, toutes résultant de featurings divers : Run The Jewels, Ricky Remedy, NYMZ, Valentino Khan… Flosstradamus n’a pas lâché ici des compositions qui nous laissent souffler : elles nous propulsent directement dans une foule de milliers de fêtards immergée dans des vapeurs de majijuana. Les lourdes basses et caisses claires représentatives du genre font fureur et donnent une réelle profondeur, quand le drop ne donne pas lieu à un rythme de hard-tek qui se transforme vite en un tempo bien plus lourd.
Don’t Trip quant à elle, accueille la douce voix de Sizzy Rocket. La chanson permet une entrave plus douce au milieu de tracks littéralement violents comme BYB (avec Ricky Remedy), au lâcher de basses monstrueux et à l’ambiance électronique furieuse. On pourrait également s’attarder sur la déjà réputée Prison Riot, monstre de puissance et dès aujourd’hui jouée par les ténors des soirées bass music.
Globalement, cet EP Soundclash s’inscrit dans une grande homogénéité festive : on aurait aimé plus de contenu, mais la tonicité de l’ensemble permet de ne pas trop en pâtir. Et, sans aucun doute, chacune des productions est suffisamment travaillée et réussie pour satisfaire tous les amateurs d’EDM. Une réussite !