La Get Ready, vous vous en souvenez ? C’était en octobre dernier, au YOYO du Palais de Tokyo. Le nouveau projet des pères All Naked avait commencé fort en proposant un sacré line-up bass music : Barely Alive, Maztek ou encore Prolix, il y avait de quoi faire. La deuxième édition, qui s’est déroulée vendredi 5 dernier, ne délogeait pas à la règle avec une programmation cette fois-ci centrée essentiellement sur la Drum & Bass… et un lieu unique, le Cabaret Sauvage. Autant dire que la soirée s’annonçait violente.
Tout d’abord, il est nécessaire de préciser que l’atypique Cabaret Sauvage, avoisinant le beau Zenith de Paris au Parc de la Vilette, s’est vu depuis peu remanié. Un rajout sonore conséquent, lui permettant de rester dans le game du clubbing parisien. Pas de soucis : le sound-system frappe violemment. L’autre chose, c’est que la salle était complètement inversée pour cette nouvelle Get Ready, permettant alors de nouveaux tests sonores exclusifs. Même les habitués de la salle étaient dépaysés.
Crédit photo : Amnexia
C’est donc vers minuit que cette douce soirée a débuté sous les hospices de Zudakabass. Véritable amoureux du son, la difficile tâche du warm-up lui a été attribuée : c’est avec succès que le DJ sud-américain s’est livré à un public avide de basses. Plus orienté vers une bass music « traditionnelle » la première demi-heure, Zudakabass s’est orienté doucement vers une Drum & Bass pêchue : il faut dire que les artistes suivants n’étaient pas des moindres, à savoir… Ninja Kore. Pour faire simple, il s’agissait là de l’un des meilleurs sets de la soirée. Non seulement la fureur émanait des enceintes, mais l’excellente prestance du duo parvenait sans mal à ambiancer la foule. De véritables personnalités à part entière, dynamiques et originales, n’hésitant pas à péter quelques câbles sur scène et qui, en plus, ont pondu un DJ set vraiment énervé, officiant dans une drum & bass rock et puissante. Jolie découverte live, puisqu’il s’agissait de leur première fois en France !
Crédits photos : Amnexia
Pour ce qui est des deux têtes d’affiches, l’affaire est autre. Evidemment, la qualité fut au rendez-vous, impossible de le nier : nous avons tout de même deux artistes, Dimension et Friction, qui se sont largement imposés sur la scène D&B internationale. Cependant, il est dur de ne pas remarquer l’étonnant « calme » de Dimension : certains diront qu’il s’agit de la personnalité et du charme du DJ, d’autres que c’est un manque d’entrain certain, mais dans tous les cas, on aurait forcément aimé plus de dynamisme humain. Quoiqu’il en soit, la performance était au rendez-vous, l’artiste balançant ses plus gros hits dans des transitions énervées : le public était plutôt fou. Il est d’ailleurs important de revenir sur cette foule, toujours aussi « happy » et dégageant une ambiance plutôt chaleureuse : c’est peut-être con, mais tout le monde a déjà vécu des soirées ternies par un public pas toujours très chaud.
Crédits photos : Amnexia
S’en est donc venu Friction, accompagné de MC Linguistics. Une énergie croissante, puisque le set montait doucement en pression tout du long (un peu à la manière d’un line-up de façon générale, en soi) : le MC offrait quant à lui une petite touche de fraîcheur, permettant de booster les débuts au tempo plus lourds. On retiendra donc une structure un peu étonnante pour un milieu de nuit, qui n’a pas forcément convaincu tout le monde mais résultant pourtant d’un talent certain. Peu peuvent se permettre d’organiser un tel set, surtout pour un genre ultra-rythmé qu’est la D&B, en enchaînant les remixes et prod’ originales qui ont fait toute une renommée : pas de doute, Friction n’en reste pas moins un très grand du domaine.
Crédits photos : Amnexia
Et puis, pour la fin, deux bonhommes qui ont clôturé tout ce bordel de la plus belle des façons. Si Culture Shock, qui passait aux alentours des quatre heures du matin, a continué de performer dans une drum ultra-efficace comme on la lui connait (on vous conseille d’ailleurs son dernier très bon EP Transit) on retiendra le fidèle AK47 l’heure suivante, déjà présent à la première Get Ready : le DJ n’a pas fait dans la dentelle en faisant ce qu’il savait faire de mieux… le hardcore. Un univers plutôt sombre, empreint d’une super bonne humeur et qui n’a pas manqué de rendre fous les centaines de personnes encore présentes. Piochant ci et là dans une D&B ultra-violente, un hardtek métallique ou du banger satanique, il a même réussi à faire accroupir toute la foule plusieurs fois avant de la faire exploser au moment de drops salvateurs. Non franchement, sacré bon kiff.
Crédit photo : Amnexia
Bilan de cette Get Ready deuxième édition ? La bass music parisienne a décidément encore de beaux jours devant elle. Assurément. Disposant d’une excellente ambiance, d’un lieu atypique (on a hâte de voir la prochaine avec la configuration originale) et d’artistes plutôt variés aux véritables cachets musicaux, le projet Get Ready est décidément bien parti. Il n’y a plus qu’à rester attentif au line-up suivant : en attendant, le Cabaret Sauvage accueillera la Brain, avec au programme Mandragora, Gonzi, Luna Rave ou encore Raggatek Live Bande. Une autre très, très grosse soirée des amis We Are Rave. On ne peut dire non…
En attendant l’aftermovie, vous pouvez retrouver l’intégralité des photos de la soirée depuis la page officielle des amis Amnexia ICI.