Il n’y a pas de doute : les Belges savent vraiment comment faire la fête. Difficile alors de trouver meilleur endroit pour fêter le passage à l’année 2018 que la FCKNYE… Comme chaque année, on se régale d’une programmation à couper le souffle et on retourne avec grand plaisir au Palais 12 de capitale Belge, près du célèbre Atonium.
Des amis, quelques bières à 2,50€ (vous êtes des vrais en Belgique) et nous sommes tous prêts à festoyer dignement la fin de ces 365 jours. On s’approche tranquillement de l’entrée et le désespoir nous envahit dès que nous commençons à faire la queue : dommage, l’organisation aura loupé une occasion de s’améliorer sur la gestion des flux humains. La technique de l’entonnoir, ça ne fonctionne pas : la foule – alcoolisée, évidemment – pousse, s’impatiente, et certains font même des malaises. En tout et pour tout, il faudra environ cinquante minutes avant de mettre un pied dans la salle :quarante de queue, dix pour récupérer les clefs des casiers. Pour ainsi dire, plus de files n’auraient pas fait de mal mais l’on s’en contentera largement.
La taille de la salle a de quoi mettre des étoiles plein les yeux : deux scènes aux ambiances urbaines dos à dos, l’une Rap du début à la fin de la soirée, l’autre moitié Hip-Hop, moitié Bass. On traverse cette dernière avec plaisir : en allant au fond à droite, on y découvre la scène Dub/Reggae, puis, dehors, l’accès pour aller au fumoir et aux toilettes. D’ailleurs, les rangées de cabines de chantier et les nombreux urinoirs permettaient un accès rapide aux toilettes. Pas négligeable ! En rentrant de l’autre côté, on peut se diriger vers la scène Hard. Problème : les escaliers. Si cette scène a encore pris de l’envergure cette année à la vue du line-up, un agrandissement plus conséquent n’aurait pas été de trop. Puis, on ne va pas se mentir : les marches sur la gauche de la scène, c’est casse-gueule et pas très pratique pour danser. Bref, on descend les escaliers et suit les couloirs, ce qui nous mène à la scène Techno – qui perd de l’espace par rapport à l’année d’avant, et qui nous rabat aux scènes Hip-Hop. Gros point positif : des bars sont disposés un peu partout, nous permettant un service plutôt rapide. À l’inverse : quarante minutes pour manger un bout. Aïe.
Le rap à l’honneur
Évidemment, cette année, le Rap était maître de cérémonie avec une belle brochette d’artistes réunis. Du côté francophone, le jeune Josman et son rap planant mais prenant, les parisiens Panama Bende, Siboy, puis les têtes d’affiche Niska, Bruxelles arrive constitué des très doués Caballero & Jean Jass et Roméo Elvis. Si la scène double de volume ainsi que son public, on reste particulièrement déçu par l’annulation de Sofiane qui était l’un des plus attendus et qui était même programmé pour minuit. Toutefois, il a été remplacé par Hamza qui même en restant une bonne solution de dernière minute, n’empêchera pas le manque de Fianso et ses ich-ich. L’équipe était toka quand même, ne vous inquiétez pas. Niveau anglophone, Dope D.O.D – les habitués – et Chinese Man étaient présents pour faire jumper les fans du genre. De Réseaux de Niska à Lenita de Roméo Elvis, le public a eu le droit à ses tubes.
De la drum and bass énervée qui relève du blasphème
Difficile de passer à côté de cette magnifique scène aux trois écrans où sont représentés des vitraux d’église, muni d’un autel central où se trouvent les DJ’s. Si l’ambiance religieuse en était plutôt loin, on a quand même eu l’impression de toucher le paradis de près. Au nouvel an, les fans de Drum & Bass étaient servis. Dès minuit, la Bass Music prenait place avec Ivy Lab et son genre expérimental. Son set particulier manquait d’énergie, malgré la présence évidente de basses fracassantes. À la suite, Noisia, dont les drops électrisants ne nous lasserons jamais. S’en suivaient Calyx & Teebee et le merveilleux DJ Guv qui officie toujours dans une Jump-Up à faire sauter tous les fans dignes de ce nom. De Warning en passant par Slice & Dice, difficile de ravir encore plus cette foule déchaînée. Bien évidemment, les sets de The Upbeats suivis par la Eatbrain League (composée de Jade, Mindscape et Agressor Bunx) nous achèvent de leur puissante Neurofunk. Excusez-nous mais, vous aviez encore des jambes vous ?
Techno, le petit maillon (pas si) faible
La scène Techno était toujours l’une des plus imposantes de la FCKNYE. Mais cette fois-ci, ce n’était pas la priorité et son emplacement a été inversé avec le stage Hip-Hop, même si la programmation gardait toujours un très bon level. Amelie Lens, qui ouvre presque le bal, déçoit : la qualité audio n’est pas terrible. Mais c’était sans compter l’arrivée de Sam Paganini et son set de deux heures : si le très attendu track Rave ne s’est jamais fait entendre, il a tout de même joué Hypnotize avec Zoé en live ! Il n’en fallait pas plus pour remonter la foule à bloc. Le tout terminé en beauté avec son dernier titre, il laisse la place au live de Molécule qui maintient le niveau : un set énergique du début à la fin. Après Headstrong, AZF prend la main, passe Acide Phase et rend son public fou avec Bruxelles vie, faisant chanter tout le monde dans la salle.
De la hard, on en veut plus !
Merci FCKNYE : Cette année, la scène Trance et Hardcore a de nouveau grandi. Mais était-ce assez ? Probablement pas ! Si l’année d’avant, elle n’ouvrait qu’à minuit, cette année, les artistes se sont enchaînés du début à la fin, en commençant par la Trance et en finissant par du Gabber. Pour le premier, le niveau était élevé : dès 22 heures, Gonzi ouvre le bal et le public est déjà très, très chaud, au point que des pogos se forment sans pitié aucune. Oui, oui, des pogos sur de la trance : on aura tout vu ! Le DJ balançait de la Psytrance à faire sautiller la foule avant de laisser la place à Moontrackers, jeune duo composé de Billx et Floxytek. Si seul Floxytek nous honorait de sa présence, ce n’est pas pour autant que son set était moins lourd !
Puis, Comah débarqua et nous régala de sa Minimal aux basses profondes pour le passage à 2018. Dès 1 heure du matin, les choses sérieuses commencent quand on dépasse les 150 BPM. La bonne Tribe de Floxytek (le petit chanceux a eu le droit à deux heures de set !), puis The Sickest Squad et sa Core énervée. La salle est comble, on se sent comme dans un four et on ne peut pas danser plus de 30 secondes sans se faire bousculer : et si la scène hard nécessitait encore un peu plus de places ? Surtout avec un tel line-up ! Enfin arrive le tant attendu Dr Peacock et son chapeau rond, d’abord en solo, puis en B2B avec Le Bask. Ensemble, ils nous offrent un show violent, à base d’Asylum et de Terror si sombres que certains se bouchent les oreilles dans la salle devant tant de fureur. Casual Gabberz clôt l’histoire avec son Hard Beat régulier mais indéniablement envoûtant.
Pour ce qui est de la scène Dub, elle tient ses promesses, avec une magnifique Soom T et surtout, trois heures de Stand High Patrol. Ils nous offre des lives de leurs chansons les plus populaires remixées à différentes sauces : on approuve. Si pour les amateurs du genre, Stand High Patrol et Reggaebus Soundsystem sont vus et revus, on ne se lasse jamais vraiment de jumper sur leurs lignes de basses.
Conclusion
Par rapport à l’année derniere, FCKNYE affine son organisation, avec des artistes à leur place sur leur scène (et pas Panda Dub et Vandal sur la scène Bass, comme en 2016). Pour la première fois, la soirée est sold out, mais miraculeusement, ça ne s’est pas vraiment senti sur les deux main stages. Pour les amoureux de Hard, il fallait être préparé à transpirer. Et comme d’habitude, FCKNYE fait du très bon boulot et rend toutes les autres possibilités de soirées du nouvel an… presque ridicules.