Le monde de la musique électronique est diablement varié. Ce n’est un secret pour personne. Chez EDM France, nous n’avons pas choisi de nous référer uniquement à ce que le peuple considère purement et simplement comme catégorisé « EDM ». Nous estimons qu’à partir du moment où la musique est électronique, qu’elle fait du bien à l’âme et que ses auteurs, et auditeurs, sont des amoureux du son, alors il est de notre devoir d’en parler au plus grand nombre. Samedi 16 janvier dernier, l’une des plus grosses soirées indoors de la Capitale prenait place au mythique Cabaret Sauvage : son univers musical de prédilection ? La hardtek. Ses têtes d’affiche ? Fant4stik. Une nuit agitée, festive et follement joviale organisée par les sympathiques We Are Rave.
Ah, la hardtek. Difficile de se souvenir nettement de ses premières heures de gloire tant ses fêtes nous ont retourné le cerveau. Soyons clairs : que l’on y soit adeptes, indifférents ou complètement allergiques, le genre a investi le monde musical moderne pour y apporter son lot de changements. Progressivement, le genre a évolué, se glissant des gigantesques free-parties – toujours présentes mais cependant freinées par la Loi, qui elle aussi a évolué – à des événements en clubs à travers tout l’hexagone. Parmi les acteurs principaux du domaine, on retiendra quatre artistes français : Billx, Guigoo, Floxytek et Mat Weasel Buster. Ces quatre bonhommes reconnus du milieu ont respectivement une carrière qui en impose : le truc cool, c’est qu’ils se sont associés pour fonder le groupe Fant4stik, mélange de plusieurs influences instrumentales et d’esprits sonores pour un résultat des plus explosifs. Il n’était donc pas surprenant de constater ce soir du 16 janvier une foule intense et prête à tout pour remuer la tête sur le nouveau collectif phare de la hardtek.
Crédit photo : Amnexia
Mais comme toute pointure qui se respecte, il fallait d’abord attendre un peu avant d’apprécier le set des quatre aventuriers masqués. Si la soirée a commencé un petit plus tard que prévu, la faute du au concert prolongé des Fant4stik juste auparavant, elle a démarré en bonne et due forme avec la sympathique prestation de Tanukichi. Ce japonais perçant doucement dans le domaine semblait donc honoré d’avoir à faire aux fêtards frenchies. Un bonhomme qui respire la sympathie, aussi bien socialement que sur scène, et à qui cela ne pouvait que rendre bien. Puis s’en est venue la moitié du crew Fant4stik, Billx et Guigoo, rien que ça. Autant le dire clairement : si les gens commençaient à chauffer doucement, ils ont alors brûlé au 3e degré en un rien de temps. Un b2b ultra-efficace, desservi par les plus gros hits de chacun des deux artistes, aussi bien oldies que récents.
Du côté de la foule, ça s’excite, hurle et saute à tout va. On retrouve aussi bien des mecs habillés en pikachus que d’autres avec des masques à gaz ; des nanas en licorne tandis qu’une demoiselle n’hésite pas à tenter un twerk sur du 180 BPM (un exercice technique). Un gros bordel, oui, mais un bordel heureux et qui respire le plaisir. Une énergie collective mise au profit du set suivant, absolument monstrueux, où tous les artistes étaient présents : Fant4stik, Anticeptik (qui lui non plus, n’est pas petit) et Tanukichi. Carrément. Une alliance destructrice, assurément.
Crédits photos : Amnexia
Vers un peu plus de trois heures du matin, la fête bat son plein. C’est donc tout naturellement l’heure pour Fant4stik – et juste Fant4stik – de faire sa venue sur scène. Cette fois-ci, l’immense masque qui trônait fièrement en haut du rideau du Cabaret Sauvage a pris enfin tout son sens puisque les quatre membres portaient chacun leur petit ornement de super héros. La classe avant tout. Et franchement, cela va de pair avec la formidable prestation que nous a pondu le quatuor français. À l’instar de leurs prods qui diffèrent clairement de ce qu’il y a d’habituel sur le marché, leur façon de jouer s’avère plutôt inhabituelle pour le genre : le tout est en fait très instrumentalisé. Les rôles sont répartis : des uns qui s’occupent de la console aux autres du launchpad, en passant par Guigoo au keytar pour taper des solos en live sur le devant de la scène, on se retrouve quasiment face à un véritable orchestre. Encore plus puissant, Fant4stik s’est autorisé plusieurs phases musicales variées, allant du dubstep, aux petits échos trap, le tout couplé d’une belle touche tribecore. Un set démentiel, aliénant un public déjà plus très loin d’être taré. Fant4stik a en fait le don d’imposer la hardtek d’une façon que l’on pourrait qualifier de plus « civilisée », moins agressive et plus populaire, tout en étant extrêmement pointue dans la composition. Une approche du genre réellement intéressante et qui permet au groupe de se démarquer, et surtout de prouver une nouvelle fois qu’il l’un des acteurs importants de l’univers hardtek.
Crédits photos : Amnexia
Anticeptik, également grand monsieur du domaine originellement programmé à 4h, a cédé sa place au violent b2b Mat Weasel & Floxytek. Un set dans la continuité de la violence musicale, plus traditionnel évidemment, mais Ô combien dynamique. Les fêtards furent bien sûr rassurés de voir qu’Anticeptik n’avait fait que troquer son heure contre celle du b2b en question, et fut de passage derrière les platines vers un peu plus de cinq heures du matin. L’artiste n’a pas lésiné sur les moyens en lâchant une heure de son brute, orientée sur le pur esprit « teuf » qui a tant fait sa réputation. Une épreuve musclée qui a eu le mérite de prolonger la fête jusqu’à 6h20 du matin.
Crédit photo : Amnexia
Mais surtout, en plus des performances des différents DJs, il est notable de préciser – encore une fois – le bel esprit du public, toujours aussi dense même au petit matin. Un esprit joyeux pour un joli voyage sonore offert par Fant4stik et ses compères, et qui devrait s’étendre encore un peu en France puisque le groupe est actuellement dans une tournée qui semble bien avoir du succès. On peut comprendre : il s’agit là d’un des phénomènes les plus intéressants de la hardtek, même pour des non-habitués du genre. Et ça… c’est encore plus important que le reste.
Crédit vidéo : Amnexia
La galerie photo complète de la soirée est disponible ICI depuis la page officielle du crew de photographes Amnexia.