Deux choses sont sûres : les Danois aiment la bière et faire la fête. Après un hiver très long et très froid, toute la population locale attendait cette vingtième édition du festival Distortion pour commencer la saison estivale de la meilleure des manières. Avec cinq jours de soleil en ce premier week-end de juin, l’événement aura tenu toutes ses promesses.
Quatre jours pour communier autour de la musique, telle était sans doute la motivation de Thomas Fleurquin, un Français qui s’est attelé à créer un événement de musique électronique majeur en Europe dès 1998 : Distortion a bien évolué au fil des années, passant d’une teuf chaotique (et pas vraiment légale) à un festival professionnel sur plusieurs journées que les jeunes Danois – et les plus vieux – ne louperaient pour rien au monde. Même si la sauterie a bien évolué au fil du temps, elle n’en a pas pour autant perdu son âme et son objectif principal : célébrer la musique, la culture de la fête et la street life.
Distortion Street & Distortion Club
Le festival se divise en deux parties distinctes : deux soirées dans les rues de Copenhague, puis deux soirées en festival. Les deux premiers jours sont sans aucun doute les plus fous : les diverses scènes sont directement installées dans les rues de Copenhague, fermées pour l’occasion, où environ 100 000 personnes par jour s’y rassemblent. Même si les deux soirées se déroulent dans des quartiers différents, l’organisation est similaire avec une trentaine de dancefloors à ciel ouvert qui sont gérés par les bars, boîtes de nuit ou labels locaux.
EDM, Disco, Trance ou encore Reggae : tout le monde y trouve son compte. Dans les rues de Copenhague se dégage alors une belle ambiance, sous un chaleureux soleil couchant : des bonnes énergies, des sourires et des yeux vitreux : un joyeux bordel, pour être franc. À partir de 22h, les street parties se terminent, laissant derrières elles un bon nombre de bières vides dans les rues et quelques fêtards bien alcoolisés pour les accompagner. Pour les plus courageux, il est temps de passer à la deuxième étape de la soirée : Distortion Club avec le choix entre quatre discothèques et, surtout, un mélange d’artistes locaux et d’artistes internationaux tels que Charlotte de Witte, Ghostface Killah ou encore Eats Everything.
rendez-vous à Refshaleøen pour le weekend
Vendredi soir marque la fin de la semaine et, donc, le début de la deuxième partie du festival sur ce site industriel aux abords de la capitale danoise. Les festivités s’y arrêtent donc, du moins le temps d’un énorme week-end axé autour de six scènes. Une fois la nuit tombée, le festival s’apparente rapidement à un labyrinthe mais la taille relativement moyenne du festival (environ 8 000 personnes) permet de changer de stages régulièrement pour profiter des différents artistes du line-up.
La première soirée du vendredi fut marquée par la Techno d’Acid Arab (qui a totalement électrisé la nuit), la Funk des Danois de Favourite Things ou la fin du set de Solomun – la merveilleuse légende House qui a livré un set somptueux – pour accompagner le lever du soleil. Typiquement le genre de moment unique à vivre une fois, d’autant plus quand on est bien loin de son domicile français.
Le festival est aussi accessible par bateau : si la proposition peut surprendre, profitez-en, c’est gratuit ! Moyen original et paisible d’aller faire la fête, ce voyage cache la tempête musicale qui s’annonce pour la dernière nuit de Distortion. En effet, le samedi s’est avéré bien plus violent musicalement que la veille. Le « Tekno Tunel » a bien animé les festivaliers autour de sons plus énervés que son nom ne pourrait le laisser entendre encore. En effet, la programmation presque exclusivement constituée de DJ locaux nous a proposé des sons orientés Trance, Hardcore et même Dubstep ! Un véritable régal, surprenant qui plus est.
Un petit détour par la scène Red Bull Music Stage s’impose, le temps de profiter des sons US de Smooky Margielaa et d’une ambiance complètement différente. Le rappeur et son crew ont usé des reprises de bangers US comme Work d’A$AP Ferg ou God’s Plan de Drake pour galvaniser la foule, qui en redemandait encore. Pour terminer la soirée, quoi de mieux qu’un très gros set trap d’Ekali, habitué à de bien plus gros festivals tels que l’EDC ou l’Ultra : son style puissant, badass mais aussi très émotionnel nous a permis de clôturer cette soirée de la meilleure des manières. On a d’ailleurs hâte de le revoir au Lollapalooza Paris prochain !
Vers 6 heures du matin, il fait jour sur Copenhague, sans grande surprise. La batterie de notre téléphone est faible, merci pour tout, bonsoir. A l’année prochaine. Ce vingtième anniversaire de Distortion aura donc tenu toutes ses promesses et proposé une programmation très variée dans une ville où la Techno est souvent reine. Une chose est sûre, c’est que l’on attend avec impatience l’édition 2019 de ce festival unique en son genre, éclectique et varié jusque dans ses situations géographiques !